Aussitôt qu'un homme était mort [en Égypte], on l'amenait
en jugement ; l'accusateur public était écouté : s'il prouvait que la conduite
du mort eût été mauvaise, on en condamnait la mémoire, et il était privé de la
sépulture.
Bossuet – Discours
sur l'histoire universelle
Sur mon
agenda : 1er novembre, jour des sépultures.
1 – Pourquoi des sépultures ?
La sépulture ne sert pas seulement à honorer le mort,
voire même à lui assurer une forme de survie dans l’au-delà. C’est aussi un
lieu mémoriel, où se retrouvent les vivants qui veulent se rappeler de
« leurs morts ». C’est ainsi qu’à la Toussaint on fleurit les tombes
– façon aussi de signaler à tous ceux
qui passent par là, qu’ici il y a un mort dont se rappellent encore les
vivants. On peut d’ailleurs aussi faire sur une tombe ce qui sera en accord
avec la personnalité du défunt (cf. Miss.Tic au Père Lachaise sur la tombe de
Guillaume Apollinaire).
2 – Que se passe-t-il quand on n’a pas de sépulture ?
C’est un peu ce que dit Bossuet : priver quelqu’un
de tombe, c’est le priver de ce souvenir. C’est ainsi que les condamnés à mort
aux USA sont, après leur exécution, enterrés avec pour seule mention tombale,
celle du matricule de détenu que personne ne peut déchiffrer sans avoir accès
aux registres du pénitencier. Comme le rappelle Bossuet, après avoir tué le
criminel, on peut encore le condamner à l’oubli définitif.
On peut aussi penser à Achille privant la dépouille
d’Hector de sépulture et donc le privant du repos éternel. D’ailleurs, chez
nous aussi, les fantômes sont bien souvent des morts sans sépultures.
3 – Quid de l’incinération ?
Si on ne dépose pas l’urne dans un columbarium, on peut
encore la déposer dans le salon, de façon à avoir une pensée pour le défunt au
moment de l’apéro. Mais aussi on peut répandre les cendres là où le défunt a
passé ses meilleurs moments.
Mais alors, plus de tombe à fleurir ?
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