J'ai
toujours cru que la première fois n'était pas la bonne, donc j'essaie d'en
faire plusieurs.
Andy Warhol
Voilà un éloge de la répétition peu ordinaire dans
l’art, si toute fois on jette un coup d’œil sur la production d’Andy Warhol.
Car la répétition est si intimement liée à son œuvre qu’elle en constitue la
matière et non le préambule qu’on peut jeter comme brouillon.
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fois une boite de soupe c’est de la publicité
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32 fois la même boite de soupe c’est une œuvre d’art.
Qu’est-ce qui cloche là-dedans ? Qu’est-ce qui
fait qu’on se sent un peu gêné de penser qu’on a ici affaire à une œuvre d’art,
exposée dans les galeries et dans les musées ?
Quand on visite une expo d’art moderne on entend,
l’oreille courroucée, des braves gens dire à propos d’une peinture :
« Ça, Kévin m’en a rapporté un la semaine dernière de la
Maternelle. »
Enervant, n’est-ce pas ? Eh bien je dois dire
que des œuvres analogues à celles d’Andy Warhol, j’en ai fait une palanquée. Et
même, grâce à la fonction copier-coller de mon ordinateur, je le battrais
facilement dans la démultiplication des objets.
Après avoir essuyé les crachats dont vont me couvrir
les critiques d’art, je dirai : c’est la reproduction mécanique qui est
mobilisée pour la production des œuvres de Pop Art qui les détournent de la
véritable création. Dès que la transformation de la réalité n’est plus, dès que
le regard sur la réalité reste délégué au spectateur, que l’artiste s’en
défausse, l’art s’évanouit.
Sur la pierre tombale une rose et une boite de soupe
Campbell.
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