La preuve la plus certaine que la vie intelligente existe
ailleurs dans l’univers est qu’aucun d’eux n’a essayé de nous contacter.
Bill Watterson – Calvin et Hobbes - Weirdos
from another planet
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais les gens qui
passent leur vie à sonder le cosmos à la recherche de signaux prouvant qu’il
existe des formes d’intelligences et de vie dans quelque exo-planète, je trouve
ça désopilant.
C’est qu’on fait comme si ces intelligences exocosmiques
n’avaient qu’une idée, celle de nous rencontrer, nous. Pire encore : ils
ne savent pas que nous existons, bien sûr, mais ils envoient des signaux à travers
l’espace en espérant que des gens comme nous puissent exister et les capter.
C’est prétentieux arrogant. Mais soyons lucides :
comme le dit notre cartooniste, à supposer qu’ils sachent que des gens comme
nous peuvent exister, ils se cacheraient plutôt, utilisant leur incroyable
technique pour camoufler leur existence.
En effet – Imaginez un peu : on est au 15ème
siècle. Les Aztèques ou les Incas consultent leurs oracles pour savoir si
d’autres hommes existent sur terre, et ayant obtenu une réponse positive
mettent des bouteilles à la mer (???) pour leur faire savoir qu'ils existent. A supposer
cela pensable (1), nous penserions aujourd’hui que ç’aurait été là la pire
bêtise à commettre, et que le signe véritable de leur intelligence aurait été
plutôt de se cacher.
On dira peut-être que c’est de notre part un signe de
modestie que de chercher si d’autres formes de vie existeraient dans le cosmos.
En tout cas, Giordano Bruno a été brûlé tout vif pour l’avoir affirmé. Mais je
crois plutôt que c’est un peu comme le petit enfant qui a peur dans le noir et
qui appelle pour qu’on vienne lui tenir la main.
- Ohé, les extra-terrestres ! Vous êtes là ?
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(1) En fait, les Aztèques n’ont pas cru que les
Espagnols fussent des hommes : ils les prenaient pour la réincarnation de
leur Dieu-serpent Quetzalcoatl. C’est du moins ce que nous dit Lévi-Strauss :
au lendemain de la Conquête de l’Amérique, les Aztèques plongeaient les
espagnols tués au combat dans l’eau pour voir si au bout d’un certain temps
leur corps était sujet à la putréfaction – donc s’ils étaient des hommes et non
pas des Dieux.
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