Le pessimiste est celui qui, entre deux maux, choisit les
deux.
Oscar Wilde
Cycle Oscar Wilde – La citation du jour rend ici hommage à Oscar Wilde
que les amateurs de citation connaissent bien pour son sens de la formule et pour
son intelligence désabusée
J’avais il y a bien longtemps donné ici même quelques
leçons de pessimisme à l’intention de ceux qui n’auraient pas su comment s’y
prendre.
J’y avais évoqué la tranquille certitude sur
laquelle repose le pessimisme, et montré (tenté de montrer) que pour en sortir,
l’issue était le nihilisme.
Alors certes, aujourd’hui O. Wilde enfourche le même
coursier, mais disons qu’il ajoute quand même quelque chose : il nous reste une autre issue – à savoir
imaginer de quel malheur nous allons être frappés. En quoi est-ce une issue me
direz-vous ? Eh bien en cela qu’on a la maitrise du choix : Charybde
ou Scylla ? La peste ou le choléra ? On conserve sa liberté par la
possibilité de choisir, mais on ne ressent pas l’angoisse du choix.
Bien sûr, il y a un subterfuge : on admet
implicitement que les deux termes du choix reviennent finalement au même ;
quoiqu’on fasse, ça finira toujours aussi mal.
Un exemple ? Récemment une vieille dame me disait
combien elle était anxieuse des risques de développer un Alzheimer : elle
faisait des exercices de mémoire et s’angoissait dès qu’elle constatait une
lacune dans ses souvenirs récents.
Et je lui disais : « Ne pensez-vous jamais que
vous pourriez aussi faire un AVC ?
Ou un infarctus ? Une fracture du col du fémur avec à la clé une bonne
septicémie ? Vous n’y pensez jamais ? Eh bien, vous n’avez pas plus
de risque de contracter un Alzheimer : oubliez-le donc aussi. Nous avons
bien de façons de mourir. Pourquoi en redouter plus l’une que l’autre ? »
Seulement ça ne l’a pas du tout rassurée, tout au
contraire, comme si la menace qui pesait sur elle venait tout à coup de
s’alourdir. Ce qui prouve qu’en vieillissant on perd toute disposition à
l’optimisme !
No comments:
Post a Comment