Tuesday, October 30, 2012

Citation du 31 octobre 2012



Vivre dans un camp de nudistes doit sans doute gâcher tout le plaisir qu’on attend d’Halloween.
Anonyme
Le corps du nudiste est sans aucun vêtement ; le fantôme d’Halloween n’est qu’un vêtement (suaire) sans corps ; à moins que dénudé, ce fantôme ne soit plus qu’un misérable squelette.
Mais, n'en doutons pas : le jour d’Halloween, les spectres qui enlèvent leurs suaires, peuvent révéler bien des surprises
En témoigne cette œuvre de Salvador Dali :


Dali – Human skull consisting of seven naked women’s bodies

Qui sont ces fantômes qui vont, errant dans les jardins et dans les rues, la nuit d’Halloween ? Sont-ils si désincarnés ? Salvador Dali nous prouve que non, et nous oblige du même coup à nous retourner sur nous-mêmes pour nous interroger sur les fantômes qui peuplent notre imaginaire : d’où viennent-ils ? Que nous disent-ils ?
On cite souvent Spinoza (1) lorsqu’on veut parler un peu sérieusement des fantômes. Mais Spinoza se contente de repousser dédaigneusement l’hypothèse de leur existence dans la nature, œuvre selon lui des fantaisies insanes de notre imagination, sans prendre au sérieux le sens qu’ils pourraient alors avoir pour nous. Or les fantômes en disent beaucoup sur nous-mêmes, nos obsessions, nos angoisses, nos désirs secrets et défendus, etc…
Par exemple, l’intérêt de ce dessin de Dali n’est pas seulement de nous faire réfléchir aux fantômes. Il est aussi de nous inviter à une réflexion sur la mort et l’érotisme, ce qui est un peu plus excitant, avouez-le.
Quant à moi, sans aller jusqu’aux méditations macabres de Bataille, je penserai plutôt à Hamlet, déterrant un crâne d’une tombe fraichement ouverte : To be, or not to be
Oui, mais en tenant ce crâne entre ses mains, que voit-il ?
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(1) Correspondance avec Hugo Boxel. On peut la lire ici (lettre 51 et suivantes).

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