Pour gagner, il faut savoir perdre.
Henrique Capriles
(candidat malheureux aux élections à la Présidence du Venezuela)
Alors, certes Capriles perd les élections avec 45% des
voix, ce qui est beaucoup mieux que le score habituel de l’opposition au Comandante Chavez.
Certes aussi, la politique est féconde en exemples
d’échecs qui sont suivis par des succès : le Président Chirac pourrait en
témoigner. La traversée du désert n’est pour beaucoup qu’une traversée, suivie
d’un retour enfin réussi au Jardin d’Eden.
Mais il faut je crois prendre cette citation hors
contexte, comme une vérité générale. Et là, les objections ne manquent pas.
C’est qu’en effet il peut se faire que l’échec soit la révélation d’une
incapacité profonde, j’allais dire naturelle
à la réussite :
- il y a le looser,
terme inventé par les anglo-saxons pour lesquels la compétition sociale est
fondamentale. Le looser est incapable de gagner, et savoir que c’est par nature
qu’il est ainsi lui permet juste d’éviter d’entrer en compétition avec meilleur
que lui.
- et puis il y a celui que l’échec introduit dans la
dynamique de l’échec. Celui qui va se persuader que, s’il a perdu une fois,
alors il perdra toutes les autres fois : « Je sais bien que ça ne
marchera pas ! » (1)
Alors voilà : pour réussir, il faut savoir sortir de
ces attitudes. Echouer, c’est l’occasion de découvrir le chemin du
succès : c’est simplement celui qu’on n’a pas pris.
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(1) Du temps où j’étais prof, la remise des copies
corrigées était l’occasion d’observer de telles réactions. Je revois une de mes
élèves, une jeune fille qui s’était définitivement retranchée de la classe,
cachée derrière sa longue chevelure rabattue tel un rideau devant son visage.
Je lui rendais sa copie – mal notée hélas – elle ne bronchait pas à l’appel de
son nom. Je posais alors la copie sur la table, devant elle. Elle écartait le
rideau de ses cheveux, voyait la note ; et puis elle les rabattait et
c’était tout.
C’était catastrophique en termes de pédagogie, mais
c’était une belle image quand même.
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