Saturday, November 10, 2012

Citation du 11 novembre 2012



Peut-il y avoir d'autres guerres que des guerres civiles, puisque tous les hommes sont frères ?
Madame de Guilbert
Une guerre entre Européens est une guerre civile.
Victor Hugo
Dans une guerre civile, la victoire même est une défaite.
Lucain – Pharsale
Les armées se séparèrent ; et on raconte que Pyrrhus répondit à quelqu'un qui célébrait sa victoire que « encore une victoire comme celle-là et il serait complètement défait ».
Plutarque (A propos de la bataille d’Ausculum (279 av.J-C) où l’armée de Pyrrhus, roi d’Epire l’emporta sur celle de Rome au prix de pertes irréparables)

11 novembre… Commémoration de la victoire ?
Oui, certes car si nous eussions perdu la guerre contre les allemands, l’histoire de France eut été bien différente.
Mais dans le contexte de l’immédiate après-guerre, une victoire était-elle seulement possible ?
11 novembre 1918 : la victoire laissa la France, bien que vainqueur, dans un état d’exténuement démographique proche de celui où l’Allemagne se trouva.
- Bien des années plus tard, dans les années 1960, la dissuasion nucléaire fonctionnait à peu près sur le même principe : que l’agresseur, même vainqueur, soit menacé de disparaitre du fait de la riposte de l’adversaire, même vaincu.
Et de nos jours encore, il n’est pas besoin de principe moral pour condamner la guerre : un calcul de probabilité des pertes suffit, et si jamais on trouvait un moyen de détruire l’ennemi sans subir soi-même de lourdes pertes, eh bien, sus à l’ennemi ! D’ailleurs c’est ce à quoi on s’active aujourd’hui encore dans les laboratoires de recherches, qu’il s’agisse du projet reaganien de guerre des étoiles, ou de super armement – et si on a renoncé pour le moment à la bombe à neutron ou à l’arme bactériologique, soyons sûrs que ces essais ne sont pas très  loin dans les remises de l’Armée.
Voyez maintenant comment fonctionne le principe du pacifisme moral : toute guerre est une guerre civile, la victoire même y est une défaite, […] parce que tous les hommes sont frères.
Nous sommes dans l’éthique de la conviction, qui ne souffre aucune exception et non dans celle de la responsabilité, qui soumet les principes éthiques à celui de l’efficacité (1).
Il est tout à fait inutile de dire que le choix entre ces deux attitudes constitue un dilemme : déjà parce que Weber lui-même le souligne ; ensuite parce que s’il n’en allait pas ainsi, nous ne serions pas dans la vie morale.
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(1) Distinction opérée par Max Weber (Le savant et le politique) :
Ethique de la conviction : « Le chrétien fait son devoir et en ce qui concerne le résultat de l'action il s'en remet à Dieu»
Ethique de la responsabilité : « Nous devons répondre des conséquences prévisibles de nos actes. » (Lire le texte ici)

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