- La satisfaction de soi-même et le repentir.
Nous pouvons aussi considérer la cause du bien ou du mal,
tant présent que passé. Et le bien qui a été fait par nous-mêmes nous donne une
satisfaction intérieure, qui est la plus douce de toutes les passions, au lieu
que le mal excite le repentir, qui est la plus amère.
Descartes – Traité des
passions de l’âme, seconde partie, article 63
(Voir ici l’article 191
de la troisième partie)
- Ne dédaignons pas la bonté de Dieu
qui nous attend à repentance depuis longtemps.
Bossuet, Sermons
- Repentance : RELIG. Regret douloureux que
l'on a de ses péchés, de ses fautes et désir de se racheter; p. méton.,
manifestation de cette attitude.
P. ext. Regret d'une action quelconque
TLF – Article repentance
L’Algérie demande à la France de manifester
sa repentance pour les crimes qu’elle a commis à l’encontre du peuple algérien
durant la colonisation. Et on pourrait multiplier ces appels à la repentance
toujours liés à quelques crimes d’Etat.
Un Etat peut-il se repentir ? Est-ce compatible avec sa souveraineté ? Qu’il soit personne collective ou institution, est-il conforme à sa nature d’éprouver
quelque chose – fut-ce une repentance ?
- Appelons à l’aide les auteurs du
17ème siècle, époque justement où ce mot avait un usage précis.
Déjà, observons que la repentance
appartient au registre religieux – elle y apparait comme condition de la rémission
des péchés (Bossuet) ; ajoutons qu’il ne s’agit d’un sentiment moral que par extension.
Et qu’en plus, ce n’est qu’indirectement (par métonymie) que la repentance se
limite à la manifestation de cette attitude – un peu comme Tartuffe affichant l’attitude
de la dévotion.
On ne se repent pas sur commande,
voilà l’affaire. D’où peut-être l’énergique bras d’honneur de Gérard Longuet
qui fâche tant la presse algérienne – qui n’a pourtant pas de preuve qu’on se
soit soucié de l’Algérie à ce moment-là.
Néanmoins, on pourrait encore se
dire que la repentance, à condition d’être sincère, serait la bien venue, car,
comme le dit Descartes, elle est fort utile parce qu’elle nous incite à mieux faire une autre fois (art.191).
Mais y aura-t-il une autre fois ? On peut espérer que non.
- Alors, que veut l’Algérie ? Humilier l’arrogance
de la France ancien pays colonisateur ?
Espérons que non. On peut en effet observer que la
repentance est la condition du pardon : d’une certaine
façon la repentance et le pardon sont même symétriques par rapport à la faute, ils constituent
un aller-retour sur la même action : je te blesse – je m'en repens – tu me
pardonnes.
Sauf que, pour être pardonné, il ne suffit pas de se
repentir : il faut encore demander le pardon.
Vous imaginez un État – la France – demandant pardon à un
autre État – l’Algérie – pour les massacres qu’elle y a perpétrés pendant
presque un siècle et demi ?
---------------------------------------
N.B. J'avais déjà consacré un Post à la demande de repentance de la part de l'Algérie : preuve que la question n'a pas été tranchée.
---------------------------------------
N.B. J'avais déjà consacré un Post à la demande de repentance de la part de l'Algérie : preuve que la question n'a pas été tranchée.
No comments:
Post a Comment