Thursday, November 15, 2012

Citation du 16 novembre 2012



Si la loi du matérialisme était la vraie loi, tout serait éclairci. Le "pourquoi" du phénomène serait ramené au "comment".
Schopenhauer – Le monde comme volonté et comme représentation
L'homme est un animal métaphysique
Schopenhauer – idem, Seconde partie, chap. XVII
Commentaire II
Comme on l’a vu hier, Aristote nous dit qu’il est nécessaire de se demander le Pourquoi ? de notre existence et si pour Schopenhauer l’homme est un animal  métaphysique, c’est parce que pour lui, cette question du Pourquoi ? jamais résolue n’est pourtant jamais abandonnée.
- Si cette interrogation est première en nous, cela veut dire aussi qu’il  n’y en a aucune autre qui la précède. Pourtant, faisons comme les petits enfants qui demandent toujours : Dis, Pourquoi ? comme s’il suffisait de répéter la question pour qu’apparaisse la réponse.
On pourrait en effet admettre que cet étonnement originaire corresponde à un besoin encore plus viscéral : celui de connaître le sens des êtres et des choses – et ce sens n’apparait que si on sait pourquoi les choses existent. Car on ne peut savoir ce qui justifie l’existence des choses et des êtres sans les rattacher à l’intention ou à une volonté supérieure créatrice – comme l’est celle de Dieu
Si je demande Pourquoi y a-t-il des hommes sur terre ? c’est bien que leur présence (et donc la mienne) ne se justifie pas telle quelle. Il me faut donc quelque chose pour justifier mon existence, sans quoi je suis pris d’angoisse. Si Dieu a voulu que j’existe, c’est que j’avais quelque chose à faire, quelque chose qui ne pourrait se faire sans moi. Du coup, que j’aie une mission à remplir – quand elle ne serait que de chanter les louanges de mon Créateur – et voilà mon inquiétude calmée.
Le besoin de sens est donc absolument premier, et l’angoisse métaphysique n’apparait que lorsqu’aucune réponse ne se fait jour. C’est cela l’absurde chez Camus.
Et c’est comme cela que s’explique la thèse de l’existentialisme : l’existence précède l’essence.
- Tu te demandes, mon ami, pourquoi tu existes, qu’est-ce que tu fiches sur terre, toi qui n’as surement pas demandé à naitre. Tu cherches ton géniteur pour lui demander pourquoi il t’a fait.
Et si le Ciel reste vide, si ton géniteur n’est que ton père biologique, et qu’il te réponde que ta procréation tient exclusivement à un verre de champagne de trop, alors tu désespères.
C’est que tu oublies que ta véritable liberté, c’est justement d’inventer ta destination, et de te créer en fonction de cela. Comme Sartre qui vers 8 ans se devine missionné pour écrire.
--> D’abord exister ; ensuite faire qu’il y ait une réponse à la question : Pourquoi ?

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