A l'origine n'est pas le mot, mais la
phrase, une modulation. Ecoutez le chant des oiseaux!
Blaise
Cendrars – Blaise Cendrars vous parle
Imaginer l’origine du langage humain est
une gageure que les philosophes et les poètes furent sans doute les seuls à
tenter : car ou bien il faut imaginer un premier homme inventant seul un
langage mais n’ayant personne avec qui communiquer ; ou bien il faut
concevoir le langage se dégageant petit à petit d’un système de cris ou de
gestes qu’un groupe d’hommes auraient eu en commun avant même tout langage
articulé (comme des chasseurs primitifs s’interpelant au cours de la chasse).
Rousseau, dans son Essai sur l’origine des langues (en téléchargement ici) imagine que le langage est issu des passions (et non des besoins)
et qu’il fut une variation sur l’expression de ces passions : cris,
chants, gestes, tout cela fut l’origine des langues. Les premières langues
furent donc chantées avant même d’être articulées et certaines d’entre elles
comme l’italien portent plus que d’autres la trace de cette origine musicale.
C’est la même idée que nous propose
Cendrars : les hommes, comme les oiseaux ont commencé par chanter pour
communiquer. Et comme, pour le compositeur, la mélodie vient avant la mesure,
la mesure avant la note ; la phrase, pour qui l’invente, vint avant le
mot.
- Pensée de poète, sans aucune garantie
scientifique ? Peut-être. Mais au moins vous voilà à imaginer des hommes
et des femmes préhistoriques qui se parlent en chantant, au lieu de pousser des
grognements de bêtes ou des feulements colériques.
Au fait, aurions-nous de temps à autre des
remontées de ce proto-langage ? Des moments où nous retrouverions ces
modulations venues du fond des âges ?
Chacun proposera le fruit de ses
expériences personnelles : quant à moi j’en trouve une trace dans les
modulations de certains râles orgasmiques
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