A ses yeux [de Cochon], le bonheur était le royaume de
tous et son heure était le Présent.
… Mais le Cochon ne pense jamais aux conséquences de ses
actes. C’est pourquoi il est un cochon.
Marcela Iacub –
Belle et Bête (p.38)
Je laisserai à mes lecteurs curieux le soin de se
documenter sur la polémique déclenchée par la publication de ce livre où une
amante de DSK à l’heure de la découverte de ses scandaleuses pratiques
sexuelles nous livre ses réflexions. Je ferai comme si nous ignorions tout de l’identité de ce monsieur et
que le fait de connaitre cet animal-totem
qu’est le Cochon, suffise à comprendre ce livre. C’est du moins le souhait
avoué de son auteur.
Voici la thèse sous-jacente au livre de Marcela
Iacub : le Cochon, pris donc comme animal-totem, est pascalien. Et voici
pourquoi :
1 – Le Cochon, n’a qu’une seule orientation : la
jouissance sexuelle, ce qui n’est certes pas très pascalien. Oui, mais :
quand il se livre à la débauche il n’y a plus pour lui qu’une seule dimension
du temps : le Présent.
Notons donc que le Cochon est pascalien dans la mesure où
il réalise ce qui, selon Pascal, est si difficile à atteindre : vivre dans
l’instant présent – sans penser à l’avenir, et sans regretter le passé. Puisque
telle est, selon Pascal, la condition du bonheur, concluons donc le cochon est
heureux.
2 – Observons le comportement du cochon : il va
d’immondice en immondice, il ne refuse jamais de la nourriture sous prétexte
qu’elle ne lui plairait pas, ou qu’elle sentirait mauvais. Il va de soi que
l’homme qui a le Cochon pour totem se comporte de même dans le domaine de la
sexualité. Il ne refuse jamais de trousser un jupon, même si c’est celui d’une
femme de chambre.
3 – Le cochon dans sa bauge ne pense à rien et surtout
pas à ce qu’il mangera le soir, ni à ce qu’il a mangé le matin. L’homme-Cochon
quant à lui fait de même : dans la jouissance sexuelle, l’esprit est
submergé par la vague de la jouissance, et seule la représentation de la Belle-Mère
surgissant au pied du lit peut couper son élan (c’est même un procédé utilisé
par les éjaculateurs précoces pour tenir plus longtemps). Tout entier dans le présent, il ne pense jamais aux conséquences de ses
actes.
4 – D’où vient le malheur de l’homme ? Pascal nous
dit : de ne pas savoir se tenir tranquille dans sa chambre (1). Et certes
l’homme-Cochon quant à lui sait bien s’y tenir, mais il lui arrive de ne pas y
rester. Si notre homme est quand même malheureux, c’est qu’il ne sait pas être
seulement cochon.
… Et c’est cela que note Marcela Iacub : son
homme-Cochon à elle, il prétendait être aussi spécialiste de l’économie
mondiale et directeur du FMI…
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(1) « Tout le malheur des
hommes vient d’une seule chose, qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans
une chambre. » Voir ici le commentaire de Reiser.
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