Monday, May 06, 2013

Citation du 7 mai 2013



Dans une société de troc, celui qui n'aura ni compétence ni produit de son cerveau ou de ses mains à échanger contre les fruits du labeur des autres ne pourra subsister. Les parasites, alors identifiés, disparaîtront d'eux-mêmes.
Maurice Denuzière – Et pourtant elle tourne... (Chroniques)
Comment survivent les parasites sociaux ? En faisant travailler les autres pour eux.
Comment font-ils pour obtenir qu’ils travaillent pour eux ? En les privant de leurs moyens de subsistance en-dehors de la rétribution de leur labeur dans les propriétés des riches.
Comment éviter cet abus exorbitant ? En établissant la répartition équitable des moyens de subsister et donc en court-circuitant les réseaux de la propriété privée.
Comment devraient être répartis ces moyens de subsistance ? Cette répartition équitable est déjà faite par la nature qui nous a tous dotés d’un esprit pour réfléchir et de bras pour travailler et produire
Rétablir le troc des produits de notre travail, là est donc le seul moyen réaliste d’accéder aux idéaux de l’anarchie : je travaillerai non pour un maître mais pour échanger avec mon voisin.
Du coup, privés de leurs moyens de profit, les grands propriétaires devraient ou aller chercher leurs bénéfices ailleurs, ou bien – qui sait ? – produire eux-mêmes, à moins qu’ils périssent  de désespoir ou d’inanition.
- Telle est la leçon donnée par les argentins en 2001/2002, lors de la grande crise économique et financière du peso (1), quand des cercles d’échange se sont formés (le plus souvent dans des quartiers, donc en proximité) et qu’ils ont pratiqué entre eux le troc des produits alimentaires et des services. Les citoyens abandonnant tout espoir dans le pouvoir politique se sont organisés entre eux pour subsister.
C’est cela en effet l’espoir véritable dans l’anarchie : non pas prendre les armes ni fabriquer des bombes et tout faire péter. Mais s’insinuer dans les failles du pouvoir et prospérer tant bien que mal – mais de toute façon mieux que soumis à l’Ordre politique et financier.
C’est à portée de main, à condition d’avoir quelque chose à proposer aux concitoyens. Moi, par exemple, qu’ai-je à échanger ? Qui donc voudrait se dessaisir d’une denrée vitale pour quelques idées déjà cuites ?
Mieux vaudrait pour moi de cultiver des patates dans mon jardin.
Mais hélas ! je suis très mauvais jardinier…
-------------------------------
(1) Sur cet aspect de la crise argentine, voir ici.

No comments: