Dans une société de troc, celui qui n'aura ni compétence
ni produit de son cerveau ou de ses mains à échanger contre les fruits du
labeur des autres ne pourra subsister. Les parasites, alors identifiés,
disparaîtront d'eux-mêmes.
Maurice Denuzière –
Et pourtant elle tourne... (Chroniques)
Comment survivent les parasites sociaux ? En faisant
travailler les autres pour eux.
Comment font-ils pour obtenir qu’ils travaillent pour
eux ? En les privant de leurs moyens de subsistance en-dehors de la
rétribution de leur labeur dans les propriétés des riches.
Comment éviter cet abus exorbitant ? En établissant la
répartition équitable des moyens de subsister et donc en court-circuitant les
réseaux de la propriété privée.
Comment devraient être répartis ces moyens de
subsistance ? Cette répartition équitable est déjà faite par la nature qui
nous a tous dotés d’un esprit pour réfléchir et de bras pour travailler et
produire
Rétablir le troc des produits de notre travail, là est
donc le seul moyen réaliste d’accéder
aux idéaux de l’anarchie : je travaillerai non pour un maître mais pour
échanger avec mon voisin.
Du coup, privés de leurs moyens de profit, les grands
propriétaires devraient ou aller chercher leurs bénéfices ailleurs, ou bien –
qui sait ? – produire eux-mêmes, à moins qu’ils périssent de désespoir ou d’inanition.
- Telle est la leçon donnée par les argentins en
2001/2002, lors de la grande crise économique et financière du peso (1), quand des
cercles d’échange se sont formés (le plus souvent dans des quartiers, donc en
proximité) et qu’ils ont pratiqué entre eux le troc des produits alimentaires
et des services. Les citoyens abandonnant tout espoir dans le pouvoir politique
se sont organisés entre eux pour subsister.
C’est cela en effet l’espoir véritable dans
l’anarchie : non pas prendre les armes ni fabriquer des bombes et tout
faire péter. Mais s’insinuer dans les failles du pouvoir et prospérer tant bien
que mal – mais de toute façon mieux que soumis à l’Ordre politique et financier.
C’est à portée de main, à condition d’avoir quelque chose
à proposer aux concitoyens. Moi, par exemple, qu’ai-je à échanger ? Qui
donc voudrait se dessaisir d’une denrée vitale pour quelques idées déjà
cuites ?
Mieux vaudrait pour moi de cultiver des patates dans mon
jardin.
Mais hélas ! je suis très mauvais jardinier…
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(1) Sur cet aspect de la crise argentine, voir ici.
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