Qui a beaucoup d'argent et pas d'enfants, il n'est pas
riche; qui a beaucoup d'enfants et pas d'argent, il n'est pas pauvre.
Proverbe Chinois
Commentaire II
Que ce proverbe soit chinois ne manque pas de piquant.
Car c’est au moment où la Chine découvre les méfaits de la politique de
l’enfant unique – obligé de subvenir tout seul aux besoins de ses vieux parents
– que nous, nous découvrons que les chinois d’autre fois savaient autant – si
ce n’est mieux – que nous les bienfaits de la famille.
A qui revient-il de soigner et de nourrir les
vieux ? A l’Etat ? A la famille ? Aux vieillards
eux-mêmes ?
Considérons les animaux dans la nature : si les
parents prennent soin de nourrir et de protéger leurs petits, ces derniers
doivent déguerpir quand ils sont devenus assez grands pour subvenir à leurs
propres besoin. Réciproquement on ne voit jamais ces mêmes enfants devenus
adultes prendre soin de leurs parents devenus vieux. Dans l’état de
nature il en allait de même pour les hommes, selon Rousseau : les
vieux en perdant leurs forces perdaient leur capacité à trouver leur nourriture
– mais en même temps leurs besoins
naturels allaient en décroisant et les deux s’équilibraient.
A l’opposé, le respect quasi religieux dont on entourait
les vieux dans l’antiquité romaine (et sans doute aussi dans la Chine
traditionnelle) tenait au culte des ancêtres dont les vieux se
rapprochaient par leur grand âge: il valait mieux être en bons termes avec ceux
qui allaient dans un avenir très proche faire partie du panthéon des aïeux.
Nous qui ne sommes plus des animaux, nous qui n’avons
plus de dieux, nous croyons néanmoins au Marché des capitaux : nous avons
inventé les Fonds de pension qui
permettent de faire, du temps de notre activité, de la rente pour en jouir au moment de notre
retraite.
Ça permet de nourrir les grands enfants réduits au
chômage par la gestion cannibale de ces mêmes Fonds de pension.
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