La télévision, c’est le chewing-gum de l’œil.
Proverbe américain
Le chewing gum a deux fonctions :
- l’une de nous occuper en faisant fonctionner à vide nos
mâchoires.
- l’autre de donner satisfaction à ce qui nous reste de libido
orale en nous permettant de sucer, de suçoter, de malaxer de la langue ce
substitut de téton.
Si cela est vrai, alors la télévision n’est pas
simplement une machine à hypnotiser. Elle est aussi une machine à mâchouiller –
ou plutôt : à chatouiller.
- Chatouiller ? Oui, dans la mesure où la télé ça
doit exciter nos désirs de voir ce qui est excitant à être vu, (et d’entendre
ce qui est excitant à entendre).
--> Voir sans être vu, ça s’appelle du voyeurisme.
Sauf qu’ici, on a en plus une machine qui fabrique du désir, qui nous
dit : « Approchez, approchez : il y a quelque chose à
voir ! »
On en est à la promesse du montreur de foire : il
faut payer pour passer derrière le rideau et voir la femme à barbe.
--> Seulement, comme la malheureuse télé n’a rien de véritablement
excitant à nous montrer, il ne lui reste qu’à nous exciter en permanence en
nous promettant toujours quelque chose de plus. Machine à faire saliver, comme
le chewing-gum. Mais hélas, comme lui, elle n’a rien à nous faire avaler.
La preuve en est l’usage des génériques, pré-génériques,
rappels de génériques : on réamorce la pompe en permanence : le
meilleur c’est dans le teaser qu’on
le trouve.
Quel est le problème ? Fabriquer du désir sans
donner de quoi le satisfaire, est-ce là une frustration de plus ? N’aurions-nous
pas par hasard le désir d’avoir du désir ?
La télé, c’est vraiment fait pour les vieux : pour
eux, une érection sans orgasme, c’est mieux que pas d’érection du tout.
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