Citation 1 –
On ne peut pas tuer quelqu’un si on sait qu’on sera
acquitté.
Marcela Iacube – Belle et
bête (p. 97)
Cette phrase fait sursauter : on se doute qu’il est
inutile d’interroger le soldat US qui a abattu Ben Laden pour savoir s’il a
hésité en se disant que ça lui vaudrait non seulement un acquittement, mais
encore une belle décoration.
A quelle condition cette phrase a-t-elle un sens ?
- On peut prendre cette remarque comme une proclamation cynique
considérant l’assassinat à la manière des anarchistes : le meurtre est
fait pour manifester que, si on ne peut pas détruire la loi, au moins on peut
se faire condamner par elle pour montrer qu’on lui résiste.
- A l’opposé, on peut considérer comme Durkheim que le
meurtre n’a de sens qu’à condition de rendre manifeste cette loi qui
l’interdit.
- Mais il est possible de dire que le meurtre n’a jamais
de sens, parce qu’il est la négation du fondement de toutes les valeurs, à
savoir le respect de la vie d’autrui – Respect qui est un impératif catégorique
puisqu’inscrit dans le Décalogue.
Citation 2 -
Tu ne tueras point.
5ème commandement
du décalogue
Inscription
du Monument aux morts d’Avion (Pas-de-Calais)
[Il est inscrit sur ce Monument (cf. ci-contre) "La ville
d’Avion à ses enfants, victimes civiles et militaires. Tu ne tueras
point". Le haut-relief est une représentation de la guerre sous les traits
de Damia (chanteuses réalistes aux textes sombres et désespérés). Elle lâche
son glaive de terreur, en voyant les mains crispées des suppliciés sortir de
terre. (1)]
La guerre ne peut jamais être et c’est juste ce que
Gandhi a annoncé dans sa théorie de la non-violence – et qu’il a mis en œuvre.
C’est aussi ce que proclame cette stèle du Monument aux
morts pacifiste de la ville d’Avion dans le Pas-de-Calais.
Dans tous ces cas, c’est bien la non-violence qui sert de
trame de fond à ces manifestations. Les soldats de 14 qui sont morts à la
guerre ont fait en réalité la « Guerre à la guerre » (1)
Et nous ? Sommes-nous donc si certains de vouloir
éradiquer la violence ? Y aurait-il un signe que la pensée de Gandhi ait
encore une quelconque influence sur nous ?
Au risque d’en choquer certains je dirai que ce cas est à
nouveau attesté depuis peu : avec les Femens, qui ont pris comme moyen
d’action et de protestation politique l’exhibition de leur poitrine. ---->
Montrer ses nichons n’a jamais constitué – que je sache – une violence.
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(1) A lire sur ce site sur
lequel trouvera également une très intéressante collection de monuments aux
morts de la grande guerre, répertoriés selon
leur catégorie (pacifistes, humanistes, pleureuses, agonisants, etc.)
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