Michel Leiris –
Révolution surréaliste N°3
Au
plus profond de notre corps vivant, se cache la mort. C’est elle que signale
notre squelette, indispensable structure de la vie et du mouvenment, mais aussi
ce qui nous permet de deviner ce que nous serons une fois que nos chairs auront
pourri.
Et en effet, mon squelette existe déjà en moi : la
mort – ma mort – ne fera que le révéler au grand jour. Que se passe-t-il quand
nous examinons une de nos radios ? Quand on voit les osselets de notre
main ou bien qu’on peut compter les cerceaux de notre thorax ? N’est-ce
pas notre avenir qui se montre ainsi à nous ? Quand on exhumera nos restes
c’est pour tous que se montrera ce que montre ma radiographie. En nous voyant
ainsi, n’avons-nous pas le monologue d’Hamlet qui nous monte aux lèvres :
To be, or not to be ? To die… to sleep ?
Si notre squelette est l’indice de notre mort, la chair
est celui de notre vie. Est-ce cela que révèlent les anorexiques dont on dit que
leur maigreur est l’expression du désir de disparaitre ?
Valeria Levitin – 39
ans – 25 kilos
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