Les escaliers montent ou descendent / Selon
le sens où on les prend.
Jean
Ferrat Ariane
Y a-t-il une différence entre les escaliers
qui montent et ceux qui descendent ? Sans doute, si l’on considère les cas
où existent deux escaliers dans le même endroit. Ainsi de cet escalier
photographié au Vatican :
Cliché Hadrien Hamel
Ça saute aux yeux n’est-ce pas ? Il y a bien deux escaliers
enroulés l’un dans l’autre et sur l’un des deux tout le monde descend – nul
doute que celui qui demeure vide soit celui qui monte.
D’ailleurs, dites-moi un peu, si ces deux
escaliers sont identiques, pourquoi s’être donné le mal d’en faire deux ?
Bon, j’avoue : je fais semblant d’y
croire, parce que cette pensée me permets de poétiser ce détail d’architecture
et d’oublier qu’il s’agit sans doute d’un exemple de ségrégation sociale :
faire que ceux qui montent ou descendent l’un de ces escalier, ne rencontrent
jamais ceux qui font de même sur l’autre. Un peu comme dans les appartements
chics des immeubles haussmanniens, l’escalier de service évite de rencontrer
les domestiques.
Bon – Tout de même, les architectes du
Vatican ont construit quelque chose qui a plus d’allure que nos escaliers de
service. On peut se demander ce qu’ils auraient construit si l’ascenseur avait
été connu de leur époque.
Revenons aux monuments du passé. Nous
sommes au 17ème siècle, l’architecte Pierre Puget construit la
Chapelle de l’Hospice de la vieilles
Charité de Marseille qui est le lieu de culte pour les pauvres que la ville
loge dans cet hospice. Cette chapelle
comporte un extraordinaire lacis de couloirs et d’escaliers destinés à séparer
dans leur déambulation à l’intérieur de l’édifice les pauvres et des
paroissiens fort peu désireux de les côtoyer.
Voici des paroissiens charitables, mais pas
au point de rencontrer un miséreux !
No comments:
Post a Comment