…oubli de la culotte d’Odette sur le fil
Christian Renonciat
« Nylon, taille 56 » 1978, bois de
poirier, pinces à linge h.0,43 x l.0,40
Quizz du jour :
Cette culotte n’est pas celle d’Odette. Pourquoi ?
Réponse 1
– Parce qu’elle est de taille 56
Réponse 2
– Parce qu’elle est en bois de poirier
Réponse 3
– Parce qu’elle est une « œuvre d’art »
Trompe-l’œil… Comme Magritte, Renonciat s’ingénie à
transférer une forme (parfaitement reproduite) d’une matière à une autre. Mais
alors que Magritte qui est peintre réalise un double trompe-l’œil (comme ici
avec ces fruits censés être de granit),
le sculpteur façonne une matière réelle certes, mais sans
rapport avec celle de l’objet – devenu du coup… irréel.
Réalisme… Surréalisme… Hyperréalisme… tout se passe comme
si le réel était un enjeu essentiel de l’art pictural du 20ème
siècle.
- Façon de se démarquer des formes non-figuratives ?
- Façon de faire jaillir du sens (ou : un autre sens)
là où il n’y en avait pas ?
- Sans doute mais aussi façon de régler ses comptes avec
la réalité. Si le réalisme esthétique les règles en nous plongeant dedans (à la
façon des expressionnistes allemands), pour d’autres dont Magritte et sans doute
aussi Renonciat, le réalisme, c’est bien – à condition d’en sortir.
La culotte en bois de poirier ne nous donne aucun espoir
de l’enfiler (ou de la retirer…). Par contre elle nous donne à voir sa belle
forme, magnifiée par la patine du bois, et par son absence de fonctionnalité.
--> La forme sans le fonds (oui : même pour une culotte ça peut exister).
1 comment:
and j'ai vu la culotte d’Odette chez vous ce matin , j'ai ri et c'est bon au sortie du lit de me faire dans mon austérité. bravo. Comme quoi les blogs sont utiles à notre joie de vivre. et bravo pour la parole sur le réel dans l'art , le surrréalisme ,
je vous souhaite une très belle journée cher Jean Pierre.
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