Friday, October 25, 2013

Citation du 26 octobre 2013


Es-tu dans le même doute, Socrate, pour [ces choses], qui pourraient te paraître ignobles, telles que poil, boue, ordure, enfin tout ce que tu voudras de plus abject et de plus vil? et crois-tu qu'il faut ou non admettre pour chacune de ces choses des idées différentes de ce qui tombe sous nos sens ?
Platon – Parménide 130c-d
La discussion de la théorie des idées telle que proposée par le Parménide est une des plus délicate qui soit, et je ne tenterai pas de m’en approcher (1). Je noterai simplement que lorsque Parménide cherche un exemple de la réalité la plus abjecte il cite le poil.
Imaginer qu’il pourrait y avoir une essence supra-sensible du poil fait scandale : c’est bien parce que celui-ci est considéré comme la chose la plus vile et la plus impure qui soit. Et pourquoi donc ? Socrate ne pose pas la question, Parménide n’y insiste pas : c’est que chacun tient le fait pour évident.
Cela tient-il au fait que le poil soit la part animale de l’homme ? En qu’en particulier, le fait que même les individus imberbes – et toutes les femmes – bien qu’ayant très peu de poils, en ont quand même sur les parties « honteuses » ? Est-ce pour cela que cette pilosité partage le dégout pour ces zones du corps ?
On dira peut-être que le poil est comme toutes les manifestations de la nature, quelque chose que la culture rejette ou au moins transforme en le codifiant.
            - La barbe est liée à la position sociale (les valets étaient toujours imberbes) ou bien à la religion (les disciples de Mahomet portent obligatoirement une barbe comme leur Prophète)
            - Chez les femmes, faute de poils sur le visage, ce sont les cheveux qui doivent être domestiqués, serrés en chignon, voire même voilés pour signifier la pudeur. Par contre, quand ils sont libres et flottants ils provoquent une attraction sexuelle en stimulant la part animale des hommes.
Toute règle comporte des exceptions : on remarquera que la pilosité féminine, si domestiquée aujourd’hui, n’a pas toujours – n’en déplaise à Platon – suscité les mêmes dégouts.
Qu’on voit la pilosité des aisselles de La liberté de Delacroix :


----------------------------------------------
(1) On pourra se reporter ici.

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

retour au bercailles , bien gardé par votre fils hadrien
ok ce sera un plair le café boulv saint germain e et puis merci pour votre billet de l'autre jour...