Médiocrité - La moyenne à son plus bas
niveau.
Albert
Brie – Le mot du silencieux
MÉDIOCRITÉ, subst. fém.
A. Vx ou littér. État de ce qui se situe
dans la moyenne
B. État de celui ou de ce qui se situe
en-dessous de la moyenne.
Source :
TLF
I – Médiocrité :
le paradoxe sémantique
Notre citation fait ressortir en effet le
paradoxe oublié de la médiocrité : comment, si l’on est médiocre, peut-on
être à la moyenne et en même temps plus bas qu’elle ?
-
En dénonçant la médiocrité dénonce-t-on le conformisme ? Ou bien veut-on
rabaisser ceux qui se sentent chez eux avec les plus communs et les plus
ordinaires ? S’agit-il de la dépréciation aristocratique de la démocratie
populacière ?
-
S’agit-il d’un mépris pour une caractéristique psychologique : la
médiocrité révèle un tempérament moutonnier ?
-
Ou alors, c’est peut-être un souvenir d’école : pour un élève, être dans
la moyenne de la classe, c’est être en-dessous d’un niveau simplement
acceptable.
=> Sans doute, mais il n’en va pas ainsi
lorsque, dans la conversation courante, on emploie ce terme. La médiocrité
signifie alors la faiblesse méprisable, et jamais niveau moyen.
Lorsque deux sens opposés de succèdent pour
un même mot, c’est un peu comme avec le strabisme : le cerveau élimine une
des deux images que lui fournissent ses yeux pour éviter le chevauchement qui
brouillerait tout ; de même ici, l’un des deux sens est complètement
oublié.
S’agit-il d’un mécanisme général, et
peut-on en retrouver d’autres applications ?
Certes : voyez le cas du mot
« énervement »
A. Littér. État d'une personne ou d'un groupe de personnes qui manque de vigueur,
d'énergie.
B.Usuel. État d'une personne en proie à l'irritabilité, la nervosité,
l'excitation.
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