Monday, October 21, 2013

Citation du 21 octobre 2013


Médiocrité - La moyenne à son plus bas niveau.
Albert Brie – Le mot du silencieux

MÉDIOCRITÉ, subst. fém.
A. Vx ou littér. État de ce qui se situe dans la moyenne
B. État de celui ou de ce qui se situe en-dessous de la moyenne.
Source : TLF
I – Médiocrité : le paradoxe sémantique
Notre citation fait ressortir en effet le paradoxe oublié de la médiocrité : comment, si l’on est médiocre, peut-on être à la moyenne et en même temps plus bas qu’elle ?
            - En dénonçant la médiocrité dénonce-t-on le conformisme ? Ou bien veut-on rabaisser ceux qui se sentent chez eux avec les plus communs et les plus ordinaires ? S’agit-il de la dépréciation aristocratique de la démocratie populacière ?
            - S’agit-il d’un mépris pour une caractéristique psychologique : la médiocrité révèle un tempérament moutonnier ?
            - Ou alors, c’est peut-être un souvenir d’école : pour un élève, être dans la moyenne de la classe, c’est être en-dessous d’un niveau simplement acceptable.
=> Sans doute, mais il n’en va pas ainsi lorsque, dans la conversation courante, on emploie ce terme. La médiocrité signifie alors la faiblesse méprisable, et jamais niveau moyen.
Lorsque deux sens opposés de succèdent pour un même mot, c’est un peu comme avec le strabisme : le cerveau élimine une des deux images que lui fournissent ses yeux pour éviter le chevauchement qui brouillerait tout ; de même ici, l’un des deux sens est complètement oublié.
S’agit-il d’un mécanisme général, et peut-on en retrouver d’autres applications ?
Certes : voyez le cas du mot « énervement »
ÉNERVEMENT, subst. masc.
A. Littér. État d'une personne ou d'un groupe de personnes qui manque de vigueur, d'énergie.
B.Usuel. État d'une personne en proie à l'irritabilité, la nervosité, l'excitation. 

No comments: