Sunday, October 27, 2013

Citation du 28 octobre 2013


Y’a que les routes qui sont belles / Et peu importe où elles mènent
J.J. Goldman – On ira
Hier, l’autoroute était un lieu d’ennui qu’il fallait utiliser pour se donner de la culture. Mais aujourd’hui, nous allons rectifier le tir : l’autoroute, c’est aussi ce qui permet de voyager - et ce qui compte, c’est le voyage et lui seul. Mieux, même : comme Kerouac, l’éternel routard, nous l’a appris, ce n’est pas l’arrivée qui compte, ni le lieu où l’on va – l’important, c’est de laisser tomber les chaines qui nous emprisonnaient et de partir sans savoir où. D’ailleurs, même en sachant vers où l’on va on peut encore espérer ne jamais y arriver.
C’est exactement ce que chante J.J. Goldman (1) : en partant sans retour, nous n’avons, pour paraphraser Marx, que nos chaines à perdre. L’important est de ne jamais s’attacher : like a rolling stone, roulons, roulons…
Dans sa préface à La Condition de l’homme moderne, Hannah Arendt se dit stupéfaite d’une déclaration de quelques jeunes gens disant qu’ils seraient prêts à quitter la terre pour aller s’installer dans une base lunaire ou martienne – quelque chose comme ça. Selon Arendt, l’attachement à la terre où l’on vit est nourricier de l’homme : on ne peut vivre qu’à condition d’habiter la terre qui nous a vu naitre. Comment alors admettre de la quitter pour un lieu inhumain, où l’on vivrait sans retour ?
Faut-il donc s’imaginer comme dans la série Star Trek naviguant dans la galaxie à la recherche d’autres être intelligents avec qui se battre ou avec qui s’allier pour faire régner la justice ?
--> Goldman, Dylan, Star Trek : que des exemples des années 60-80. C’est qu’aujourd’hui, où sont les jeunes qui chanteraient On laissera nos clés, nos cartes et nos codes / Prisons pour nous retenir ?
Ah… Mes pauvres enfants…  Dites-moi : où sont les jeunes ?
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(1) Qu’on lise les paroles de On ira : on comprendra assez bien l’impact de ce chanteur sur la jeunesse de l’époque (années 80). A ce propos une anecdote : en ces années-là les lycéennes (filles de terminale littéraire) avaient la manie d’écrire sur leur classeur des citations qui leur étaient chères. Celles trouvées dans les chansons de Goldman étaient les plus nombreuses.

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