La plupart des institutions sociales paraissent avoir
pour objet de maintenir l’homme dans une médiocrité d’idées et de sentiments
qui le rendent plus propre à gouverner ou à être gouverné.
Chamfort – Maximes et
pensées
Après avoir rendu bien sot leur bétail [= le peuple], et
avoir soigneusement pris garde que ces paisibles créatures n'aient pas la
permission d'oser faire le moindre pas hors du parc où ils les ont enfermées,
ils [= les chefs politiques] leur montrent le danger qui les menace, si elles
essaient de s'aventurer seules au dehors.
Kant – Qu’est-ce que les lumières ?
III –
Médiocrité et politique
Il est plus facile de gouverner ceux que l’on a persuadés
de leur incapacité à se gouverner eux-mêmes, soit en stimulant leur angoisse,
soit en la leur imposant en les infantilisant comme le suppose Kant.
Mais l’idée reste la même : l’art de la manipulation
est consubstantiel à la politique.
C’est quand même une idée qui offusque notre
intelligence. Comment ? Nous serions ainsi des sous-doués, tout juste
capables de glisser dans l’urne le nom du candidat le plus démagogue ?
Notre crédulité sans borne nous ferait oublier que les promesses électorales
n’engagent que ceux qui y croient ?
Hélas ! ce n’est que trop vrai, et ce n’est pas
l’époque actuelle qui nous apportera un démenti à ce propos.
Toutefois… Toutefois, ce piège où nous entrons se referme
aussi sur les élus manipulateurs. Car ils ont donné à croire au peuple qu’ils
avaient un réel pouvoir : celui d’assurer leur prospérité. Et même si ce
mensonge est vite démasqué, le peuple ne les laissera pas repartir comme
ça :
- le
Président en visite à Florange : sifflé !
- En
visite chez les éleveurs : chahuté !
-
Défilant sur les Champs-Elysées le 14 juillet : hué par le peuple !
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