Une théologie honnête ne sera plus possible à l’avenir qu’en tête à tête avec l’athéisme
Heinz Zahrnt
(théologien allemand 1915-2003)
Athéisme – 1
Paradoxe d’un chrétien pour qui la pratique de la théologie
suppose un œcuménisme … avec les athées.
Surprise de l’athée qui au lieu d’être le traditionnel
« bouffeur de curé », cherche à discuter avec les théologiens des
fondements de la morale et de l’être.
… Oui, mais, au fond, quoi de surprenant ? Les
philosophies de la conscience (phénoménologie et existentialisme), florissantes
au 20ème siècle, sont bien sur le terrain de la subjectivité et de
l’ambiguïté chère à Pascal.
- On me pardonnera de laisser de côté le développement de
ce point qui excède la place dévolue à ce Post. Par contre on sera peut-être
dubitatif devant la situation qu’il suppose : peut-on discuter de
théologie avec un athée ? Un athée qu’on supposera philosophe
l’accepterait-il ?
On m’a affirmé que certains des professeurs de la faculté
de théologie de Genève sont absolument athées : preuve que la foi est
subsidiaire ici, et que le contenu des traités de théologie peuvent passionner
le philosophe – quel qu’il soit. J’en veux pour preuve le fait que les
Rencontres de philosophie de Langres avaient cette année pour sujet La matière et l’esprit, dédicacé à
Diderot, mais aussi inscrit au programme de philo dans les lycées. Nul doute
qu’il y ait de quoi bâtir une théologie là-dessus – sinon plusieurs : le
manichéisme le prouve bien.
--> Nietzsche : voilà un athée qui n’a pas besoin
de Dieu pour couronner son système : le surhomme y suffit ! Mais une
théologie qui ne sanctifie plus l’homme malade du ressentiment et de la
culpabilité, mais qui enseigne l’expansion de la force qui est en nous et l’oubli de soi et des autres :
voilà une théologie qui peut dialoguer avec toute autre.
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