La fausse citation est une pathologie dont on ne se débarrasse pas facilement. Je dois à la vérité de dire que j'ai fait une rechute au début des années 2000 quand j'ai commencé à mettre en exergue des chapitres de mes livres des pensées de mon cru que j'attribuais à différents personnages de mes romans.
Franz-Olivier
Giesbert – Dictionnaire d'anti-citations, pour vivre très con et très heureux.
« La fausse
citation est une pathologie dont on ne se débarrasse pas facilement » :
en lisant cet aveu certains de mes lecteurs, plus soupçonneux que d’autres, ont
dû sursauter
- Comment – Comment ?
Il se pourrait donc que les citations que nous lisons – par exemple dans ce
Blog – soient fausses ? Comment pouvons-nous nous en assurer ? En qui
avoir confiance ? Et pourquoi commettre une telle escroquerie ?
C’est à cette dernière question que je tâcherai de
répondre.
Montaigne (Montaigne !)
affirme dans ses Essais qu’il s’est
d’abord contenté de rédiger des commentaires des citations qu’il aimait le
plus, ensuite de quoi il les a articulés en réflexions qui finissent par
former ces Essais, constitués de
pensées qui progressent de façon buissonnante mais toujours en rendant hommage
de leur contenu aux auteurs (grecs et latins) qui l’ont inspiré. Mais
voilà l’aveu : Montaigne nous révèle aussi qu’il lui arrive de citer
sans le dire certains auteurs, non pas pour se parer des plumes du paon, mais
pour voir comment le lecteur pourrait critiquer ces pensées, rompre des lances
avec celui qu’il croit être son contemporain et non un pensionnaire du
Panthéon.
Au fond, ce que fait FOG (1) c’est le symétrique :
sachant que présenté comme citation, un contenu se trouve auréolé d’un prestige
extrême, alors en le faisant systématiquement on lui donne un rang et une
dignité qui le met à l’abri de la critique.
De même, attribuer à un auteur (même imaginaire) le
pouvoir d’être cité lui confère une existence qu’il n’aurait pas eue sans cela.
Alors, chers amis, à vos plumes ! Ecrivez une
citation … de Shakespeare.
Oui, c’est ça : de Shakespeare
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(1) Il n’y a que les ploucs qui perdent leur temps à
écrire le nom de notre illustre auteur-du-jour.
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