Maintenant, j'entends la France me répondre. Au fond de l’abîme, elle se relève, elle marche, elle gravit la pente
Charles de Gaulle –
Mémoires de guerre – L'appel : 1940-1942, chap. 8 « La France combattante »
De profundis clamavi ad te, Domine (Des profondeurs, j'ai
crié vers toi, Seigneur)
Psaume 130
Au fond de l’abîme,
elle se relève, elle marche, elle gravit la pente. Quel curieux De profundis, où l’on voit le mort, au
lieu d’implorer la miséricorde du Tout-Puisant, remonter la pente à l’appel du
Fils (1)
Mais cette effort, la France (puisque c’est d’elle qu’il
s’agit), ne le fait que parce qu’elle est appelée à le faire.
Commentaire II
Le Général de Gaulle a toujours été connu pour cette
certitude : il est le fils de la France, et cette relation filiale lui
impose des devoirs – mais lui donne aussi de pouvoirs.
Dans la tradition des romans feuilletons, le fils devait
un jour ou l’autre sortir de l’ombre pour protéger sa mère parce que son père avait
disparu.
Mais attention ! De Gaulle n’est pas le Messie. Il
ne se voit pas en sauveur de la Patrie ni par un pouvoir surnaturel, ni par
l’intercession du Père-Tout-Puissant. De Gaulle ne peut sauver la France que
parce qu’il peut la mobiliser, la faire réagir, simplement parce qu’il a la
voix qui porte et qu’il est entendu des autres fils de France. Ne dit-on pas de
De Gaulle qu’il est l’homme-de-l’appel ?
La France se dédouble alors : elle est à la fois la Patrie en danger
(qu’il faut sauver) et le peuple combattant (qui la relève).
o-o-o
Aujourd’hui, la Patrie est encore en danger : danger
de perte de souveraineté si les déficits se creusent et que la troïka vienne
dans nos ministère nous imposer ce que nous ne voudrions pas.
Le 18 juin 1940, la France combattante était à la
recherche de fusils et d’hommes pour les utiliser contre l’envahisseur ennemi.
Aujourd’hui, la France doit se battre avec les financiers … et avec notre
argent.
C’est la mobilisation des Livrets-Ecureuils.
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(1) Citation complète : « Trêve de doutes ! Penché sur le
gouffre où la patrie a roulé, je suis son fils, qui l'appelle, lui tient la
lumière, lui montre la voie du salut. Beaucoup, déjà, m'ont rejoint. D'autres
viendront, j'en suis sûr !. Ah ! mère, tels que nous sommes, nous voici pour
vous servir. »
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