Friday, January 03, 2014

Citation du 4 janvier 2014



Maintenant, j'entends la France me répondre. Au fond de l’abîme, elle se relève, elle marche, elle gravit la pente
Charles de Gaulle – Mémoires de guerre – L'appel : 1940-1942, chap. 8 « La France combattante »
De profundis clamavi ad te, Domine (Des profondeurs, j'ai crié vers toi, Seigneur)
Psaume 130
Au fond de l’abîme, elle se relève, elle marche, elle gravit la pente. Quel curieux De profundis, où l’on voit le mort, au lieu d’implorer la miséricorde du Tout-Puissant, remonter la pente à l’appel du Fils (1).
Mais cette effort, la France (puisque c’est d’elle qu’il s’agit), ne le fait que parce qu’elle est appelée à le faire.
Commentaire I
Si jamais aucun mort n’est sorti de sa tombe, c’est parce que jamais aucun vivant ne l’a appelé à le faire.
- Comment cela ? Voilà des propos sacrilèges qui devraient faire honte à ceux qui les écrivent ! Combien de fils éplorés, combien d’épouses en larmes n’ont elle supplié le Seigneur de leur rendre ne fut-ce qu’un instant leur précieux défunt !
Et on peut bien imaginer comment ça se passerait, car bien de films nous ont raconté des histoires de morts pas si morts que ça et qui reviennent prendre place dans le cours de la vie, comme si de rien n’était ? (2)
Mais à quoi bon y songer ? En réalité, les morts doivent quitter le monde des vivants, parce qu’ils n'ont plus leur place parmi eux. Il faudrait réfléchir à cette vérité que nous conte ce monument, photographié dans le vieux cimetière de Nice :



Alors que le mort, qu’on imagine grimaçant d’effort soulève la lourde dalle sous laquelle il git, s’apprête à sortir de la tombe, l’ange – qui veille au grain – d’un doigt impérieux lui indique le ciel. Là est sa vraie place : sortir de la tombe n’est que le début du voyage.
« Débarrasse le plancher et monte au ciel. C’est là-haut qu’est ta place – et que les vivants patientent : un jour ils iront te rejoindre. »
A suivre.
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(1) Citation complète de De Gaulle : « Trêve de doutes ! Penché sur le gouffre où la patrie a roulé, je suis son fils, qui l'appelle, lui tient la lumière, lui montre la voie du salut. Beaucoup, déjà, m'ont rejoint. D'autres viendront, j'en suis sûr !. Ah ! mère, tels que nous sommes, nous voici pour vous servir. »
(2) On pense bien sûr à « Le Ciel peut attendre », le film de Lubitsch (en streaming ici)

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