I put my
arms around him yes and drew him down to me so he could feel my breasts all
perfume yes and his heart was going like mad and yes I said yes I will Yes.
(je lui ai mis mes bras autour de lui oui
et je l'ai attiré sur moi pour qu'il sente mes seins tout parfumés oui et son
cœur battait comme fou et oui j'ai dit oui je veux bien Oui.)
James Joyce - Ulysse
(Il s’agit des derniers mots du monologue de Molly Bloom qui clôt le livre de
Joyce – A lire ici)
Le livre doit se terminer sur « Oui ». Il doit se
terminer sur le mot le plus positif du langage humain.
James Joyce – (cité
dans Ellmann, p. 523) Cité ici par Frankie Pain (La Bloggeuse des Grands
chemins).
Le livre doit se
terminer sur « Oui »… La citation rappelée par Frankie est parfaitement
compréhensible. Mais elle ne délivre pas l’émotion contenue dans ce bref
mot : Oui ! Il faut aller voir sur place, à la fin du livre
justement, ce que ça donne : on découvre alors que seul l’amour donne sa
substance au Oui. Le monologue
final de Molly Bloom, 50 pages sans un signe de ponctuation, est un hymne à la
vie, hymne à l’amour – hymne qui ne peut se terminer que par Oui ! (1)
Ceux qui pratiquement mon blog le savent : j’aime
bien ironiser à l’approche de la Saint-Valentin, et certes, je vais sans doute récidiver
incessamment. Je m’amuse facilement de ces élans qui se disent absolus, quand
on le sait bien ils vont retomber en faisant pschitt !
Mais il faut être un peu sérieux et accepter de voir que cet
absolu, même s’il est bref, existe vraiment, ou du moins qu’il est vécu somme
une expérience extrême ; expérience qui ne se dit pas, qui n’a même pas de
mot pour se dire, sauf un seul : Oui.
Oui… L’absolu existe et les amoureux l’ont rencontré… Cet
absolu est constitué par le consentement à l’amour. On parle volontiers du
chavirement qu’on connaît lorsqu’on est amoureux. On parle aussi du vertige de
l’amour (son cœur battait comme un fou).
Mais il y a beaucoup plus que de l’affolement. Il faut se rappeler que ce
consentement est acceptation sans conditions de tout ce que voudra notre
amant(e). C’est cela le oui de
Joyce – du moins celui de Molly. Et nous n’avons pas à nous demander à quoi elle
consent par ce oui : l’amour
est ouverture, mais il crée aussi ce qu’il y a derrière l’ouverture, à mesure
qu’il avance.
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(1) Voir ici.
2 comments:
Alors aussi un poème qui se termine par OUI ...
Ici :
http://www.per-bast.com/90-poemes/682-a-la-lisiere-du-temps
Bonne journée Jean-Pierre :-)
Merci pour cette superbe poésie, Fanny.
Occasion d'observer que le OUI en question est ici réponse et non affirmation - éventuellement solitaire, comme dans le monologue de Molly Bloom.
Je vous embrasse
Jean-Pierre
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