L'amour
humain ne se distingue du rut stupide des animaux que par deux fonctions
divines : la caresse et le baiser.
Pierre Louÿs – Aphrodite
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l’être humain à l’animalité est la suprême humiliation : ainsi de celui
qui est contraint de manger comme un animal, directement dans la gamelle ;
ainsi de celui qui serait obligé de déféquer dans un coin sous le regard des
autres ; ainsi de celui qui copule comme la bête en rut.
L’actualité
judiciaire a suscité l’indignation en révélant ce décalage lors du procès de cet
homme riche et puissant, qui semblait parvenu au sommet de la civilisation et qui
lors de « parties fines » soumettait les femmes à son désir brutal :
quel dégoût !
Et pourtant,
inutile de le cacher : la nature parle en nous, hommes ou femmes, et elle
fait entendre sa voix : nous devons libérer nos pulsions sexuelles. Mais
comment le faire sans que ce soit bestial et honteux ? Comment
libérer la sexualité sans libérer l’animalité ? Peut-on faire l’amour sans
que notre corps soit présent ? Devons-nous le cacher comme lorsqu’on fait
l’amour dans le noir pour ne pas voir ; ou bien faut-il que la demoiselle
garde une culotte fendue pour que son amoureux ne voit pas ses parties
intimes ?
Ancienne Culotte Fendue de grand’mère
appelée Pisse-Droit
Oublier le
corps ? Non bien sûr, mais le sublimer en l’effleurant d’un baiser ou
d’une caresse. On le comprend : Pierre Louÿs ne distingue ces deux
approches du rut qu’en supposant qu’on frôle la peau d’une caresse ou qu’on
dépose un chaste baiser sur le visage de l’aimée.
Oui,
mais : comment faire l’amour en effleurant
seulement ? Hein ?
Evidemment,
c’est impossible… Pour échapper à la bestialité il ne vous reste qu’une
solution : chantez des cantiques en même temps que vous copulez.
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