(Les femmes) sont acheteuses et consommatrices et
marchandises et symboles de la marchandise (dans la publicité: le nu et le
sourire).
Henri
Lefebvre – La Vie quotidienne dans le monde moderne (1968)
Bref : les femmes sont à la fois consommatrices et marchandises.
- Consommatrices :
oui, mais essentiellement de marchandises puisqu’elles sont en même temps acheteuses. Nous ne parlons pas en effet
de jolies petites fleurs qu’on cueille dans les prés au printemps. Ni des
fruits qu’on grappille dans l’arbre. Ni des jolis paysages devant les quels on
rêves. Non : il s’agit peut-être de tout cela, mais transformé en pots
d’onguents, en programme de voyages, en revues sur papier glacé. Bien entendu, Henri
Lefebvre suggère que les femmes achètent surtout ce qu’elles sont censées vendre, c’est à dire
leur beauté, comme on va le préciser de suite.
- Marchandise :
ici notre auteur croit bon de le préciser : il s’agit de marchandisation symbolique de la femme – et non de
la traite d’esclaves sexuelles ou de femmes à tout faire non payées comme les
philippines aux Emirats. C’est du symbole
qui se vend, et le symbole ça peut éventuellement se vendre sous forme
d’images. Et s’agissant des femmes, qu’est-ce qui se vend sous forme
d’images ? Le nu et le sourire.
Notez je vous prie qu’on ne donne pas les deux ensemble. Une
femme à poil ne sourit pas. De fait il vaudrait mieux pour elle qu’elle n’ait
pas de visage, tant il est difficile d’accorder celui-ci à la tension érotique
suscitée par son corps.
Caractéristique dont la publicité s’est déjà emparée :
(Publié
ici le 17 mars 2011)
Cette image nous permet d’ajouter ceci : le nu ne se
vend pas, il fait vendre, en attirant l’attention là où va s’afficher la
publicité.
Si les Femens nous
montrent leurs nichons, c’est parce qu’elles savent qu’on ne pourra pas
s’empêcher de les mater – et du coup de lire la propagande qui est inscrite dessus.
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