Saturday, February 14, 2015

Citation du 15 février 2015

Tout être humain a un potentiel de créativité étouffé par les tâches répétitives, par la nécessité de produire, toujours produire et ensuite consommer. Quand ce cycle ne fonctionne plus, c'est le vide.
Claire Gallois – L'Honneur du chômeur (1998)
Qui ne mange pas n’a pas besoin de travailler.
H.D. Thoreau (cité ici)

Allez, c’est dimanche ! Jour de farniente, jour de rêverie, jour de méditation sur une vie sans labeur – une vie où tous les jours seraient dimanche !
Mais au fait : serait-ce une vie de rêve ?
--> Consultons Claire Gallois : elle nous offre 2 idées pour le prix d’une.
1 – Production/consommation : nous produisons pour consommer ; or, la consommation détruit le produit – du coup, nous devons le reproduire. Travailler c’est reproduire.
Telle est la nature des être vivants en général, qui doivent produire pour consommer parce qu’ils ne peuvent vivre qu’à cette condition.
Les être humains ne peuvent eux aussi vivre qu’à ce prix – sauf si la productivité leur ménage des temps de loisir (il faut le salaire de 3 minutes de travail pour acheter une baguette de pain). Ils ont donc du temps libre pour échapper temporairement à ce cycle. Et pourtant :
2 – Sorti de ce cycle, c’est le vide.
Voilà le drame. Regardez les retraités d’aujourd’hui. Ils sont heureux, car les voilà débarrassés du labeur qui fut le leur, et cela pour longtemps – jusqu’à la fin de leur longue vie ! Seulement, il y a quelque chose qui cloche : ils s’ennuient. Entre les Mots fléchés et l’Association où ils ne vont que pour trouver quelqu’un avec qui bavarder, les journées leur sont longues… Même la télé ne leur suffit pas – on dirait même que le vide des programmes reflète celui de leur vie…
Ils souffrent de jouir de la liberté. Diagnostique terrible : comme l’oiseau qui de refuse de sortir de sa cage et qui s’y réfugie si la porte reste ouverte, les hommes ont pris l’habitude du cycle travail/consommation/récupération : Métro-boulot-dodo.
 Comment briser ce cycle ? Comment éviter d’y entrer ?
- En suivant Thoreau, qui considère que la vie humaine doit valoir plus que cette vie d’oiseau qui picore sa pitance chaque jour tout le jour
- En trouvant un travail non aliénant qui fasse qu’entre travail et loisir le fossé soit comblé – si c’est possible.

- Bien sûr, il y a d’autres stratégies. Reste qu’il faut quand même bien les chercher. Tiens, justement : puisque vous n'avez rien à faire aujourd'hui...

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