Tout être
humain a un potentiel de créativité étouffé par les tâches répétitives, par la
nécessité de produire, toujours produire et ensuite consommer. Quand ce cycle
ne fonctionne plus, c'est le vide.
Claire Gallois – L'Honneur du chômeur
(1998)
Qui ne mange
pas n’a pas besoin de travailler.
H.D. Thoreau (cité ici)
Allez, c’est
dimanche ! Jour de farniente, jour de rêverie, jour de méditation sur une
vie sans labeur – une vie où tous les jours seraient dimanche !
Mais au fait :
serait-ce une vie de rêve ?
--> Consultons
Claire Gallois : elle nous offre 2 idées pour le prix d’une.
1 –
Production/consommation : nous produisons pour consommer ; or, la
consommation détruit le produit – du coup, nous devons le reproduire. Travailler c’est reproduire.
Telle est la
nature des être vivants en général, qui doivent produire pour consommer parce qu’ils
ne peuvent vivre qu’à cette condition.
Les être
humains ne peuvent eux aussi vivre qu’à ce prix – sauf si la productivité leur ménage des
temps de loisir (il faut le salaire de 3 minutes de travail pour acheter une
baguette de pain). Ils ont donc du temps libre pour échapper temporairement à
ce cycle. Et pourtant :
2 – Sorti de ce cycle, c’est le vide.
Voilà le
drame. Regardez les retraités d’aujourd’hui. Ils sont heureux, car les voilà
débarrassés du labeur qui fut le leur, et cela pour longtemps – jusqu’à la fin
de leur longue vie ! Seulement, il y a quelque chose qui cloche : ils
s’ennuient. Entre les Mots fléchés et l’Association où ils ne vont que pour trouver
quelqu’un avec qui bavarder, les journées leur sont longues… Même la télé ne
leur suffit pas – on dirait même que le vide des programmes reflète celui de
leur vie…
Ils souffrent
de jouir de la liberté. Diagnostique terrible : comme l’oiseau qui de
refuse de sortir de sa cage et qui s’y réfugie si la porte reste ouverte, les
hommes ont pris l’habitude du cycle travail/consommation/récupération : Métro-boulot-dodo.
- En suivant
Thoreau, qui considère que la vie humaine doit valoir plus que cette vie d’oiseau qui picore sa
pitance chaque jour tout le jour
- En trouvant
un travail non aliénant qui fasse qu’entre travail et loisir le fossé soit
comblé – si c’est possible.
- Bien sûr, il y a d’autres
stratégies. Reste qu’il faut quand même bien les chercher. Tiens, justement : puisque vous n'avez rien à faire aujourd'hui...
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