Qui n'a cru
respirer dans la fleur renaissante, les parfums regrettés de ses premiers
printemps.
Marceline Desbordes-Valmore
Aujourd’hui,
c’est le printemps ! Youpi !
Le printemps
qui nous vient sera-t-il lui aussi l’occasion de retrouver les émois qui furent
les nôtre lors de nos jeunes années ? Peut-être, tant il est vrai que les
odeurs et les saveurs conservent les émotions intactes. Re-youpi !
Hélas ! Le
printemps qui débarque aujourd’hui risque bien de ne susciter plus aucune
émotion, mais seulement de la suffocation. Les jours qui arrivent sont des
jours Dark Vador – traduisez : des
jours Ventoline.
Les grincheux
diront que c’est la conséquence de nos abus : à force de vouloir se
protéger des microbes, nous avons rendus fous nos systèmes de défense :
les voici qui s’emballent contre le moindre pollen, la plus inoffensive graminée,
le parfum de la rose…
Et les
encore-plus-grincheux diront que ces malheurs que nous avons produits existent
aussi pour les autres saisons :
- l’été et
ses canicules, qui zigouille les vieux : réchauffement climatique.
- l’automne et
ses ouragans, ses inondations : voici les meubles qui flottent dans le
salon.
- Et
l’hiver ? Des hivers sans gelées, sans neige, tout ce qu’il faut pour
laisser proliférer les parasites : bonjour, les moustiques porteurs du
chicungugnya !
Depuis le
temps qu’on dit qu’il n’y a plus de saisons : on y arrive quand
même !
Joyeux
printemps quand même !
Atchoum !
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