Les …
extrêmes ne peuvent régner. Ils ne servent que de frontières pour délimiter les
positions du centre.
Louis Latzarus – La Politique
Monsieur Lazarus est un
personnage dont je n’aimerais pas lire les livres. Par contre on s’aperçoit que
ses citations courent un peu partout et parfois qu’elles revêtent une certaine
pertinence. Mystère de la citation !
1 – Les … extrêmes ne peuvent régner :
contre cela, les intégristes ou les idéalistes persistent à croire que seuls les extrêmes peuvent exister :
vous êtes intégralement bon si vous adhérez à la foi des croyants, et
totalement mauvais si vous la refusez : à éliminer !
2 – Non seulement les extrêmes existent, mais
de surcroît ils sont indispensables pour comprendre ce que nous avons sous
les yeux : telle est la thèse développée dans les deux infinis de Pascal.
3 –Les extrêmes n’existent pas, mais ils sont
quand même utiles, car ils nous permettent de mieux voir ce qui est sous
nos yeux : la position centrale.
Je suis
persuadé que cette 3ème thèse est pertinente : dans un monde où
toute transcendance s’est évanouie, où les valeurs qui nous servent de repères défaillent
faute de fondement, il est bon de rappeler que ce n’est pas parce que les extrêmes n’existent pas qu’il sont
inutiles : comme le dit notre auteur-du-jour, ce qui n’existe pas est
quand même utile car c’est ainsi qu’on situe ce qui est.
Par
exemple : admettons que le souverain bien et le mal absolu n’existent ni
l’un ni l’autre – entendez qu’on ne les rencontre nulle part autour de nous. Pourtant,
si nous regrettons leur absence, c’est bien parce que nous avons une certaine
idée de ces valeurs, une idée assez précise pour déterminer le contour qui
cerne ce vide que notre monde porte en lui. Nous en avons donc une certaine
définition, qui suffit pour savoir si ce qui arrive dans notre monde est bon ou mauvais.
Ce qui
signifie que les valeurs doivent avoir un sens et être comprises, que ce soit
dans un monde d’idées comme chez Platon ou bien dans un avenir en rupture avec
le présent, comme avec les utopies. On peut être scandalisé à l’idée que nos
idéaux soient absents de notre monde. Dure réalité. Mais consolons-nous en
pensant qu’ils nous offrent une bonne évaluation de nos actes.
Et surtout
n’en profitons pas pour nous croire tout permis : ça c’est la nihilisme.
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