C'est de la connaissance seule de la vérité
que pourra naître un état social meilleur.
Emile
Zola – Notes générales sur la marche de l’œuvre (les Rougons-Maquart)
Il n'y a jamais trop de livres ! Il en
faut, et encore, et toujours ! C'est par le livre, et non par l'épée, que
l'humanité vaincra le mensonge et l'injustice, conquerra la paix finale de la
fraternité entre les peuples.
Emile
Zola – Rome (1896)
J’ai un faible pour le 19ème
siècle finissant, celui qui a intégré le positivisme de Comte, et qui croit que
la science promet à l’humanité un avenir radieux. De même qu’on ne peut faire
marche arrière dans la connaissance, de même les progrès techniques et
scientifiques sont irréversibles. Les vrais révolutionnaires, dit Zola, ce sont
les savants, pas les assassins au poignard acéré, pas les anarchistes poseurs
de bombes. C’est parce que ce progrès est à la fois irréversible et
irrésistible qu’il y aura une paix finale,
entendons : une paix universelle et définitive.
On dira peut-être qu’on a là une utopie –
une de plus… Mais je ne le crois pas : l’utopie est toujours une
fable : elle donne à la rigueur un moyen d’évaluer la réalité, mais on ne
croit pas pour autant qu’elle sera elle-même réalisée un jour. Or, il semble
bien que Zola (et bien d’autres avec lui) soit persuadé que cet avenir est en
marche, qu’il est déjà inscrit dans la réalité.
De la
terre à la lune ; 20000 mieux sous les mers ; Le tour du monde en 80 jours….Chez Jules Verne, le progrès,
légèrement anticipé, nous donne une image de l’avenir qui fait vibrer le désir
d’aventure.
On sait ce qu’il est advenu de cette foi
dans le progrès scientifique après 1914. N’insistons pas… Mais qu’en est-il
aujourd’hui ? On a toujours un avenir qui se devine dans notre
présent : nous fait-il rêver ? On en doute.
Comme à l’époque de Zola, il y a bien
aujourd’hui un avenir qui transparait dans le présent. Seulement, on sent qu’il
est à redouter plus qu’à espérer. Aujourd’hui il y a des gens pour dire :
pourvu que demain soit comme hier – ou plutôt : comme avant-hier.
No comments:
Post a Comment