La montagne est le téton de la terre,
la vague est le téton de la mer, les lampadaires les tétons des rues, le soleil
le téton du cosmos….
Mo
Yan – Beaux seins, belles fesses : Les enfants de la famille Shangguan
Avenue
du Mamelon vert (Cauterets – Hautes Pyrénées)
Nous voyons des seins partout, c’est du
moins ce que pense Mo Yan, dans un livre intitulé il est vrai Beaux Seins, Belles fesses.
Va
pour la montagne ; et aussi pour la vague ? Admettons. Et pour le
lampadaire ? Et pour le soleil ? Là on hésite : Mo Yan serait-il
par hasard un obsédé ? … Quoique, pour le
lampadaire, avec un peu de chance et beaucoup d’imagination ce serait possible…
Au fond, ce que fait
Mo Yan, en voyant des tétons partout dans la nature, n’est qu’une régression
infantile : peut-être que le petit enfant aussi imagine qu’il voit des
tétons partout, lui qui a si faim !
Arrétons de fantasmer,
et disons que le sein est en terme d’expérience vécue le tout premier point de
contact entre le petit humain et le monde qui l’environne ; et cela
objectivement, sans avoir nécessité d’ajouter une valeur symbolique. Précisons
ceci qui me paraît essentiel : le nourissons, dès sa naissance (et
probablement avant) possède cet instinct qui est sans doute le seul que nous ayons,
qui est de téter. Or pour téter, encore faut-il savoir aussi saisir le téton,
et le trouver. Les psys, spécialistes de la petite enfance, le savent : le
nourrisson opère un mouvement de tête qui balaye de gauche à droite, et qui lui
permet de trouver, à l’aveugle, le bout du sein. Aucun besoin d’une quelconque
représentation pour que ce mouvement soit là, déjà en place.
Ah ! Que
n’avons-nous le même instinct pour trouver tout ce dont nous avons besoin…
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