Maurice Chapelan –
Main courante (1957)
Pour en savoir un
peu plus sur le postérieur II
La polémique sur la fessée nous a bien amusés il y a … au
moins deux ans (voir ici). Mais le sujet paraît inépuisable, et il revient à
temps pour alimenter les débats et nous reposer des émotions liées au
terrorisme ou à l’indignation à l’égard de nos hommes politiques corrompus. Ça
nous change aussi des aventures de nos peoples.
o-o-o
La fessée donc. Ce qui est amusant, c’est que tout le
monde en parle comme d’un sujet grave et sérieux, alors qu’en réalité on a
plutôt envie d’en rire. Il est vrai que nos enfants ne savent plus ce que c’est
et que du coup ils en rient aussi. Bref : la fessée est devenue un sujet
de polémique, un sujet « sociétal », alors qu’elle n’est en réalité,
selon notre chroniqueur-du-jour (de 1957), qu’un fait banal et universel. Et
voici pourquoi : Chapelan soutient que la fessée est naturelle, qu’elle n’est pas spécialement un
châtiment, ni même un plaisir : elle est liée substantiellement à
l’existence des fesses. Tant que les hommes – et les femmes – auront des
fesses, il y aura des fessées à donner, et à recevoir. (1)
Du coup, pénaliser la fessée, voire même la criminaliser
est absurde : autant criminaliser une tendance naturelle : de même
que le cou appelle le bisou et la joue la caresse, la fesse appelle la fessée.
C’est imparable.
On me reprochera de faire confiance à un auteur dont on
ne sait quelles étaient ses tendances intimes : on sait qu’il devint chroniqueur
du Figaro Magazine, ce qui selon moi ne suffit pas pour constituer une référence.
Alors, je remarque quand même que la fessée a meilleure
presse que la gifle. Donner une gifle, c’est humiliant, au point que pour
défier quelqu’un en duel on le souffletait de son gant : on n’allait pas
lui mettre la main aux fesses.
…La main aux fesses ?
Justement : n’y a-t-il pas quelque chose de louche dans la fessée, quelque
chose de pervers même ? Et alors ? La fessée donnée et reçue :
n’est-ce pas gagnant-gagnant ? (2)
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(1) J’avoue que je ne sais comment interpréter la remarque
sur les ecclésiastiques : aujourd’hui on dirait que leur tendance à
s’intéresser aux fesses des enfants a quelque chose à voir avec un vice
abominable et criminel que je n’ose même pas nommer. Mais Maurice Chapelan y
fait tranquillement référence comme si ça allait de soi : qu’en
penser ?
(2) Voir ce Post sur Rousseau et la fessée
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