Sunday, March 22, 2015

Citation du 23 mars 2015

Les fesses appellent la fessée, c'est là un sentiment universel qu'on éprouve du berceau à la tombe et que partagent les ecclésiastiques.
Maurice Chapelan – Main courante (1957)

Pour en savoir un peu plus sur le postérieur II
La polémique sur la fessée nous a bien amusés il y a … au moins deux ans (voir ici). Mais le sujet paraît inépuisable, et il revient à temps pour alimenter les débats et nous reposer des émotions liées au terrorisme ou à l’indignation à l’égard de nos hommes politiques corrompus. Ça nous change aussi des aventures de nos peoples.
o-o-o
La fessée donc. Ce qui est amusant, c’est que tout le monde en parle comme d’un sujet grave et sérieux, alors qu’en réalité on a plutôt envie d’en rire. Il est vrai que nos enfants ne savent plus ce que c’est et que du coup ils en rient aussi. Bref : la fessée est devenue un sujet de polémique, un sujet « sociétal », alors qu’elle n’est en réalité, selon notre chroniqueur-du-jour (de 1957), qu’un fait banal et universel. Et voici pourquoi : Chapelan soutient que la fessée est naturelle, qu’elle n’est pas spécialement un châtiment, ni même un plaisir : elle est liée substantiellement à l’existence des fesses. Tant que les hommes – et les femmes – auront des fesses, il y aura des fessées à donner, et à recevoir. (1)
Du coup, pénaliser la fessée, voire même la criminaliser est absurde : autant criminaliser une tendance naturelle : de même que le cou appelle le bisou et la joue la caresse, la fesse appelle la fessée. C’est imparable.
On me reprochera de faire confiance à un auteur dont on ne sait quelles étaient ses tendances intimes : on sait qu’il devint chroniqueur du Figaro Magazine, ce qui  selon moi ne suffit pas pour constituer une référence.
Alors, je remarque quand même que la fessée a meilleure presse que la gifle. Donner une gifle, c’est humiliant, au point que pour défier quelqu’un en duel on le souffletait de son gant : on n’allait pas lui mettre la main aux fesses.
La main aux fesses ? Justement : n’y a-t-il pas quelque chose de louche dans la fessée, quelque chose de pervers même ? Et alors ? La fessée donnée et reçue : n’est-ce pas gagnant-gagnant ? (2)
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(1) J’avoue que je ne sais comment interpréter la remarque sur les ecclésiastiques : aujourd’hui on dirait que leur tendance à s’intéresser aux fesses des enfants a quelque chose à voir avec un vice abominable et criminel que je n’ose même pas nommer. Mais Maurice Chapelan y fait tranquillement référence comme si ça allait de soi : qu’en penser ?
(2) Voir ce Post sur Rousseau et la fessée

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