Saturday, March 07, 2015

Citation du 7 mars 2015

Le terme (d’addiction) illustre un « besoin primitif » qui fait partie de la condition de tout être humain : l’infans est dépendant de sa mère pour sa survie. C’est de cet état primordial qui aurait mal évolué que dériveraient les « addictions »
Freud – Lettre à Fliess

Bref : l’addiction serait une régression au stade premier de la vie, et ce à quoi on est dépendant constituerait un substitut des bras de la maman dans les quels on se réfugiait petit enfant. On songe ainsi à la dépendance psychologique plutôt que physiologique (1), et les spécialistes eux-mêmes diront que le phénomène est trop complexe pour être explicable par une seule cause. Mais je suis quand même tenté par cette explication qui plonge dans les origines de notre existence. Imaginer que nous sommes ainsi toujours reliés à nos premières émotions ressenties dès notre naissance me ravit. Peut-être est-ce là un trait de ma psychologie, mais quand je vois mon chat, pourtant âgé de 15 ans, retrouver son comportement de bébé chaton lorsqu’il pétrit sa couche comme si c’était la mamelle d’une chatte – voire même quand il tête les poils du tapis, je me dis qu’on a là quelque chose d’universel.
Alors certes, l’addiction nous paraît être un état d’inquiétude et d’agitation lié au manque. Mais qu’on ne retienne que le moment de la satisfaction et on verra qu’il s’agit plutôt d’un repos, d’une tranquillité de quelqu’un qui ressent que la nature entière se mobilise pour le satisfaire. Ses besoins sont inscrits dans les ressources qu’elle lui apporte, exactement comme le sein maternel lui apportait la satiété et la jouissance.
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 (1) « La dépendance psychologique : désir insistant et persistant de consommer qui peut parfois se traduire par des manifestations psycho-somatiques (véritables douleurs physiques sans cause physiologique). La dépendance psychologique est bien plus liée aux caractéristiques des individus (habitudes, états affectifs, styles de vie) qu’au produit lui-même. Des exemples de dépendance psychologique très répandue sont la dépendance au travail, à l’activité physique ou intellectuelle, qui peut parfois aboutir au surmenage. Un terme anglo-saxon la désigne sous l’appellation « workaholic ». » Lire ici.

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