Le terme (d’addiction) illustre un «
besoin primitif » qui fait partie de la condition de tout être humain : l’infans est dépendant de sa mère pour sa
survie. C’est de cet état primordial qui aurait mal évolué que dériveraient les
« addictions »
Freud
– Lettre à Fliess
Bref : l’addiction serait une
régression au stade premier de la vie, et ce à quoi on est dépendant constituerait
un substitut des bras de la maman dans les quels on se réfugiait petit enfant.
On songe ainsi à la dépendance psychologique plutôt que physiologique (1), et
les spécialistes eux-mêmes diront que le phénomène est trop complexe pour être
explicable par une seule cause. Mais je suis quand même tenté par cette
explication qui plonge dans les origines de notre existence. Imaginer que nous
sommes ainsi toujours reliés à nos premières émotions ressenties dès notre
naissance me ravit. Peut-être est-ce là un trait de ma psychologie, mais quand
je vois mon chat, pourtant âgé de 15 ans, retrouver son comportement de bébé
chaton lorsqu’il pétrit sa couche comme si c’était la mamelle d’une chatte
– voire même quand il tête les poils du tapis, je me dis qu’on a là quelque
chose d’universel.
Alors certes, l’addiction nous paraît
être un état d’inquiétude et d’agitation lié au manque. Mais qu’on ne retienne
que le moment de la satisfaction et on verra qu’il s’agit plutôt d’un repos,
d’une tranquillité de quelqu’un qui ressent que la nature entière se mobilise
pour le satisfaire. Ses besoins sont inscrits dans les ressources qu’elle lui
apporte, exactement comme le sein maternel lui apportait la satiété et la
jouissance.
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(1)
« La dépendance psychologique : désir insistant et persistant de consommer
qui peut parfois se traduire par des manifestations psycho-somatiques
(véritables douleurs physiques sans cause physiologique). La dépendance
psychologique est bien plus liée aux caractéristiques des individus (habitudes,
états affectifs, styles de vie) qu’au produit lui-même. Des exemples de
dépendance psychologique très répandue sont la dépendance au travail, à
l’activité physique ou intellectuelle, qui peut parfois aboutir au surmenage.
Un terme anglo-saxon la désigne sous l’appellation « workaholic ». » Lire ici.
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