Friday, March 27, 2015

Citation du 28 mars 2015

Dans quelques années, les avions seront pilotés par un commandant et un chien. Le travail du chien sera de surveiller les boutons pour que le pilote ne touche à rien.
Scott Adams (né en 1957 ; créateur du personnage Dilbert)
Oui, c’est vrai : j’avais déjà publié cette citation en janvier 2008, il y a de cela plus de 7 ans. Mais, avouez que les tristes circonstances du crash du Barcelone-Düsseldorf rendent cette citation plus que prémonitoire.
On dit aujourd’hui qu’il faut absolument qu’il y ait toujours 2 personnes dans le cockpit de l’avion. Dilbert, quant à lui, est beaucoup plus pragmatique : installez un gros chien et ça ira comme ça. Parce que, réfléchissez un  peu : si vous enfermez l’hôtesse de l’air avec le pilote, qu’est-ce qui va se passer ? On me dira : qu’importe, on mettra le steward. Hum… certains se rappelleront avec moi des Amants passagers, le film d’Almodovar. Ah ! Si seulement le scénario de ce film s’était réalisé à bord du vol Barcelone-Düsseldorf…
o-o-o
Voilà qui est vraiment de mauvais goût : le respect dû aux victimes fait que tout ça n’est vraiment plus très drôle.
Mais aussi nous découvrons certaines vérités un peu plus essentielles. Comme, par exemple,  que le principal facteur d’imprévu – et donc de danger – dans le fonctionnement de la machine, ce n’est pas la machine, mais l’homme.

On dira ça comme on voudra :
- par exemple que désormais la panne a disparu des risques encourus avec les machines,
- que si la machine est absolument monotone, c’est justement ce qu’on attend du vol de l’avion de ligne,
- ou encore, comme le montre le guidage par GPS, qu’on risque moins à suivre les indications de la machine que celle de l’humain.
- Mais qu’en revanche les 100 milliards de neurones du cerveau d’un pilote peuvent bien patouiller dans le milliard de milliards de connexions nécessaires au pilotage de l’avion.

Faut-il s’en étonner ? Ce miracle se répète indéfiniment depuis que l’homme est l’homme, et on ne s’en émerveille pas. Par exemple : croyez-vous qu’il faut moins de rigueur au chef d’orchestre pour conduire ses 80 musiciens qu’au pilote pour piloter son Airbus ? Neurones, nerfs, tendons, os, de 80 personnes produisent sans faillir cette musique, avec ce miracle d’harmonie et d’équilibre, dans les tutti, dans les pianissimi…

Certes, les couacs existent et ils sont moins dangereux que les crashs.

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