Charles Regismanset
– Le livre de mes amis
(Ecrivain et
fonctionnaire français – 1877-1945)
Il est vrai que cette affirmation paraît grotesque, et
qu’on serait bien en peine de donner un seul exemple concret d’une pareille
attitude. Toutefois, on peut observer que, sans aller jusque là, un certain
nombre de constipés n’hésitent pas à donner une certaine publicité à leur
indisposition. Ainsi de Georges Sand, constipée de naissance, et qui du reste
mourut d’une occlusion intestinale : dans une lettre à son fils qui la
logeait provisoirement, elle se plaint que ses cabinets fussent très froids et
comme y passait beaucoup de temps, elle
risquait la pneumonie.
Et
aujourd’hui ? Voyez les innombrables publicités qui vantent les facilités
de transit apportées par telle eau minérale ou par tel yaourt aux fibres. C’est
toujours de ça qu’il s’agit et on n’hésite pas à dire aux gens (aux femmes
puisqu’elles paraissent les cibles privilégiées de ces réclames) : « Vous
êtes handicapées par les « lenteurs » de votre intestin ; vous
êtes constipées et ça vous rend morose. Eh bien voici la solution… » (1)
On pourrait revenir sur notre citation en rappelant
qu’elle concerne essentiellement non la constipation mais la vanité. Vanité de
ne pas arriver à faire caca… Ridicule, n’est-ce pas ?! Surtout quand on
pense que cette vanité vient du petit âge quand, traversant le stade anal, nous
disions à notre Maman : « Regarde,
Maman mon beau caca ! ». Le constipé devrait avoir honte !
Hum… J’en vois qui prennent un air dégouté. C’est qu’ils
ont refoulé leur stade anal ; refoulé signifie : « caché »,
et non « détruit » – ne
l’oubliez pas !
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(1) Voir un site dédié au travail de l’intestin ici
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