Tuesday, September 22, 2015

Citation du 23 septembre 2015

Tout comme nos amies les entreprises ne consacreraient pas des milliards à la publicité si elle ne rapportait pas encore plus, la classe politique fait rarement dans la gratuité.
Jean Dion
Montesquieu disait que le principe de la démocratie est la vertu, c’est à dire la volonté de faire passer l’intérêt général avant l’intérêt privé. On se contente en général de cette réponse, et, quand quelqu’un demande : « Mais, qu’est-ce qui rend le combat politique si acharné ? Oui, qu’est-ce qui fait que nos hommes politiques courent après le pouvoir, s’ils sont tellement désintéressés ? », on répond quand même : « Gratuité» …  « Sacrifice »… « Amour de son pays »… Et surtout : « Engagement politique »…

Oui, mais… Et si notre auteur-du-jour avait raison ? Si les politiciens avaient besoin d’un autre carburant pour mettre leur talent au service du pays ?
C’est là que le bât blesse. Car on sait que les émoluments (c’est comme ça qu’on dit ?) versés aux personnes qui occupent un poste politique sont réduits – du moins comparés à ces primes versées par les entreprises privées à leurs cadres supérieurs. Il faudrait donc à ces gens encore plus de vertu qu’on ne leur en imaginait tout à l’heure parce qu’on n’avait pas la mesure de leur sacrifice ! En politique, pas de parachute doré ! Vous  perdez les élections et, du jour au lendemain, vous voici sans ressources, parce que bien sûr vous avez dû abandonner votre travail durant votre députation.
Donc, il y a forcément une compensation et si l’amour de la patrie ne suffit pas, en quoi consiste-t-elle ?
Certain disant que ces messieurs se constituent durant leur mandat des carnets d’adresse – on dirait aujourd’hui des réseaux – qu’ils peuvent faire fructifier quand, éloignés du pouvoir, ils se font conseillers, avocats d'affaire  etc. On a fait honte à Nicolas Sarkozy de profiter de son passé prestigieux pour donner à l’international des conférences payées plusieurs centaines de milliers de dollars. On devrait dire plutôt : « Je préfère ça à ceux qui se payent en jouissant, durant leur mandat,  de l’exercice sans frein de leur le pouvoir. C’est beaucoup plus dangereux. »

On oublie simplement de dire que les deux peuvent se cumuler : jouissance du pouvoir pendant la durée de leur fonction ; et royalties après.

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