Celui qui, affligé d'une faim et d'une soif très vives, mais
également intenses, se trouve à égale distance des aliments et des boissons :
lui aussi demeurera nécessairement immobile !
Aristote
– De Caelo (295b32), (trad. P. Moraux).
On aura reconnu dans ce texte l’origine de la fable de l’âne
de Buridan : « L‘âne de Buridan
est une fable philosophique célèbre, attribuée au philosophe scolastique
Buridan et mettant en scène un âne qui se laisse mourir de faim, faute d’avoir
pu choisir entre un plat d’avoine et un seau d’eau. » (Art. Wiki).
Ce dilemme de la liberté a fait beaucoup réfléchir, mais il
semble bien qu’on n’ait en réalité seulement que deux solutions positives possibles :
- l’une qui
affirme qu’il y a un dynamisme propre à l’action, et que l’âne ira sans aucune
réflexion vers l’un des deux objectifs, sans se soucier de l’autre (d’ailleurs
en toute rigueur il devrait mourir de toute façon, de soif s’il va vers le
picotin, de faim s’il va vers le seau d’eau).
- l’autre
qui met en avant la liberté d’indifférence : « La liberté
d'indifférence désigne la capacité du sujet humain à faire ou ne pas faire une
action, indifféremment, ou encore à choisir n'importe laquelle de plusieurs
possibilités qui se présentent à lui, en toute indifférence, signalant par là
qu'il est doué d'un libre arbitre et non pas déterminé dans les choix qu'il
fait. » (Art. Wiki).
Bref : l’âne dispose d’une faculté qui lui donne le
pouvoir de s’autodéterminer indépendamment de tout motif extérieur (puisque ces
motifs se neutralisent réciproquement)
… ou pas : Spinoza estime qu’on ne peut jamais
s’autodéterminer qu’il y a toujours une force qui nous incline à aller d’un
côté ou de l’autre.
Et vous, cher lecteur, qu’en pensez-vous ? Si on vous
proposait le choix entre un jour entier avec la possession d’une Ferrari GTO ou
bien une nuit dans le lit de Kim Kardashian, sauriez-vous surmonter ce
dilemme ?
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