Friday, September 09, 2016

Citation du 10 septembre 2016

Qu'on soit de droite ou qu'on soit de gauche, on est toujours hémiplégique.
Raymond Aron
Je ne suis ni de droite ni de gauche
Emmanuel Macron
La phrase de Raymond Aron est très éclairante : il faudrait cumuler les qualités de chaque tendance politique pour en évacuer les défauts. Par exemple, avoir le sens de l’autorité de la droite et l’amour de la justice comme la gauche, permettrait de faire régner la justice avec autorité.
Ce qui suppose
1 – Que les qualités des uns et des autres puissent se cumuler.
2 – Que la somme de ces qualités neutralise la somme de leurs défauts.
o-o-o
Maintenant la phrase d’Emmanuel Macron peut aussi signifier que justement ces deux conditions sont irréalisables et donc qu’il faudrait inventer un nouveau modèle qui ne reprenne rien des modèles précédents. C’est ce qu’on entend un peu partout en ce moment : sortons des organisations partisanes et réunissons tous les hommes de bonne volonté. On rêve alors d’une communauté humaine animée par l’intuition collective du juste, du beau et du bon, un peu comme Descartes lorsqu’il affirmait que « le bon sens est le chose du monde la mieux partagée ». On sait que, pour que le règne de la raison advienne, il  y a avait selon lui l’étape préalable de l’apprentissage de la méthode, ce qui obligeait à mettre de côté les émotions et les passions qui détraquent tout dans la pensée.


« Je ne suis ni de droite ni de gauche »… Si les gens sont un peu fatigués de ces déclarations péremptoires des politiques, c’est qu’ils y voient justement non pas une invitation à dépasser les organisations partisanes, mais plutôt à oublier l’évidence : à savoir que le politique suppose toujours des partis conçus comme des organisations structurées, c’est-à-dire des hommes qui pensent et d’autres qui exécutent. Préférons Raymond Aron qui ne nous invite pas à façonner un nouveau parti, mais bien à prendre la mesure de ceux qui existent. Si nous revenons à notre introduction, rien ne nous garantit en effet qu’il soit possible de cumuler les avantages et de neutraliser les inconvénients. On l’a bien vu, quand le gouvernement a voulu favoriser les entreprises : les travailleurs se sont levés en criant : « Et nous-et-nous ! ». Et réciproquement.

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