L’anthropologue américain David Graeber appelle “bullshit
jobs” (boulots à la con) ces métiers dénués de sens que les gens acceptent par
peur de se retrouver au chômage.
Mouvement
français pour un revenu de base. A lire ici
Aujourd’hui, le travail devrait devenir fa-cul-ta-tif
(suite)
La société
doit-elle reconnaitre le droit à vivre sans travailler en assurant financièrement, du berceau jusqu’au
tombeau, l’existence de chacun de ses membres ? La fainéantise n’est-elle plus
qu’un défaut comme un autre, comme d’avoir les oreilles décollées ou de zozoter
en parlant ?
En tout cas si l’adulte robuste n’est pas plus contraint au
travail que l’enfant au berceau, il est certain que celui-ci ne constitue plus
l’aliénation qu’on croyait : plus de bullshit
job !
- D’ailleurs, voyons un peu ce concept : y a-t-il des
travaux qui par nature sont des « boulots à la con » ? Lisez (ici) ces témoignages : « J’ai un job à la con » : tel ou
tel travail n’est pas en soi un travail dénué de sens ; il est simplement
ressenti comme tel (du genre : « Je n’ai pas fait 5 ans d’études pour
en arriver là ! »).
Et s’il n’y avait pas du tout de labeur absurde ou
déprimant, si tout simplement on n’arrivait pas à trouver le boulot qui nous
convient, étant entendu que ceux que nous rejetons seraient fort appréciés par
d’autres ? N’oublions pas que Fourrier dans son Phalanstère espérait
assortir chaque passion humaine d’un travail correspondant qui était donc
source de joie ; ainsi du vidage de poubelle, dévolu aux enfants parce
que, disait Fourier, ils ont un goût prononcé pour la saleté.
– Très bien dira-t-on, mais pourquoi recourir au revenu de
base ? Il suffirait d’une bonne organisation de marché de l’emploi ;
d’ailleurs si vous allez sur leboncoin, vous trouverez facilement ce qui vous
convient.
Ce n’est pas si sûr, tant les goûts individuels sont taillés
sur mesure par la particularité de chacun. C’est aussi pour cela que le revenu
de base est fait : puisque le travail est devenu facultatif, alors nous
allons pouvoir nous consacrer au bénévolat : ces activités ne sont pas
aliénantes parce que nous les avons choisies, et que nous pouvons les abandonner,
leur exercice n’étant pas un ressource nécessaire à notre existence.
– Mais alors, ce que
vous promettez à l’enfant qui vient de naitre, c’est d’être déjà assez vieux
pour prendre sa retraite ? Bel idéal !
Ricanez tant que vous voudrez, mais si réaliser son idéal
est devenu possible, alors qu’importe comment on appelle ça !
2 comments:
oullalla vous avez fumé la moquette mon cher philosophe où vous avez pris en moquerie les propos des utiopiste sde la gauche qui nous ont fait harakiri de les dernières promesses poura tteindre un pugilat de gens encore plus sous sur la paille.
je vous embrasse au resultat du premier vote
Je ne sais pas si mes propos ont été bien interprétés, en tout cas je profite de cette occasion pour les préciser :
- D’abord, je constate que le candidat à la primaire socialiste qui porte le projet de revenu universel a été élu par plus de 500000 votes.
- Ensuite, je remarque que des élus de bords très différents, aussi bien libéraux que socialistes, ont préconisé cette forme d’allocation.
- Enfin et surtout je remarque que le droit à ne pas travailler est devenu un droit fondamental, aussi fondamental que l’est le droit au travail du préambule de notre constitution.
- Si ce droit au travail est un droit « déclaratif » (c’est à dire destiné à être reconnu mais non appliqué), il n’est pas juste de dire que le droit au non-travail serait à jeter parce qu’utopique : il ne l’est pas plus que le droit au travail.
- Et puis, c’est peut-être le moment de relire « Le droit à la paresse » de Paul Lafargue. Et d’ailleurs, comme disait Lafargue, ce n’est pas le travail qu’il faut condamner, mais le labeur. Nous voici revenus à la malédiction divine.
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