Le fond de leur proposition
(= des adamites) était que « l'homme doit être aussi heureux ici-bas qu'il sera
un jour dans le ciel »
Tommaso Campanella, La Cité du Soleil, 1568).
« Ils (= les adamites)
disaient qu'il fallait faire mourir le péché par le péché pour rentrer en
innocence, et ressembler à nos premiers parents, qui étaient sans honte de leur
nudité devant leur première coulpe. »
Cité par S.Alexandrian, Histoire de la
philosophie occulte
La nudité étant prohibée,
elle devient, comme pour toute interdiction, une occasion de transgression,
ou plus simplement de revendication.
Doit-on confondre ceux qui
montrent leurs fesses ostensiblement avec des exhibitionnistes ? C’est
sans doute possible, mais il y a aussi la volonté de choquer, voire d’humilier
ceux à que cette vision est imposée.
Quant à celles qui exhibent
leurs seins, on sait depuis les Femens qu’il s’agit de capter les regards – à
moins qu’on ne soit dans la revendication d’un droit : celui pour une
femme de montrer son torse nu au même titre que les hommes (1).
Mais voilà : tout cela
est un peu léger quand même : une telle revendication devrait être plus
générale et avoir une signification plus profonde. C’est ici que l’on rencontre
les adamites. Pour eux, la nudité est
une façon de se rapprocher des origines de l’homme. Mais non pas à la façon des
naturistes pour rentrer dans le cocon de la nature où l’espèce est censée être
née. C’est pour se rapprocher d’Adam et d’Eve, avant que ce couple originel ne
se soit corrompu par le péché et qui ait été chassé du jardin d’Eden.
--> Autrement dit il ne
suffit pas de se sentir à l’aise parce que sans vêtement et frissonner de
plaisir sous la caresse d’un doux zéphire. Il s’agit de retrouver le bonheur
originel, celui que Dieu a rendu possible pour l’homme et la femme, avant que
la civilisation ne vienne nous embarrasser de ses complications et de ses
artifices.
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(1)
La journée internationale des seins nus se produit dans le monde tous les ans
le dimanche le plus proche du 26 août.
Qu’on se le dise !
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