« Vivre, c'est repousser quelque chose qui veut mourir. »
Nietzsche
« La vie est l'ensemble des forces qui s'opposent à la mort. »
Bichat
L’opération « Deux citations pour le prix d’une » reprend, mais pour aujourd’hui seulement.
C’est vrai que la comparaison est tentante. Ou plutôt leur affrontement. Pour Bichat, la vie est un ensemble de forces qui sont par nature différentes de la matière inanimée – d’où le label de vitalisme qu’on lui attribue – ce qui veut dire qu’entre l’organisme vivant et le cadavre il y a une différence de nature totale ; la vie, c’est cette force qui lutte contre son anéantissement. La mort est bien une réalité, mais elle est celle de l’organique (matière), et non de l’organisme (vivant).
Pour Nietzsche en revanche, si la mort est aussi une réalité, c’est qu’elle est déjà là, en nous, dans la vie. Elle est volonté de néant, de destruction par retournement de son agressivité contre soi-même. La mort, c’est la vie qui s’acharne à détruire la vie. C’est une force mortifère.
Mais ces deux approches sont néanmoins d’accord pour estimer qu’il existe un combat contre la mort et que c’est dans la vie même qu’il s’instaure. Qu’on lutte pour se maintenir en vie, ou qu’on use - comme le veut Nietzsche - d’excitant pour accroître le désir de vivre, c’est toujours au service de la vie que nous oeuvrons. Il n’est pas question de se laisser vivre, car l’ennemi à abattre, c’est thanatos, pulsion fondamentale, pas seulement de mort, mais aussi de destruction.
On retrouve donc Freud dans ce contexte, plus proche il est vrai de Nietzsche (Lou chérie (1) !!!) que de Bichat.
(1) Comme c’est mon jour de bonté (Cf. le début du post), je précise pour ceux qui l’auraient oublié, que Nietzsche et Freud ont fréquenté la même femme : Lou Andréas Salomé. Seul Nietzsche est mort syphilitique : preuve qu’il avait d’autres fréquentations.
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