« L'histoire est le produit le plus dangereux que la chimie de l'intellect ait élaboré. Il fait rêver, il enivre les peuples, leur engendre de faux souvenirs… »
Paul Valéry
Lorsque Valéry écrit cela, c’est le début des années 30 ; l’Italie fasciste est poussée par Mussolini-Imperator à retrouver les fastes et la puissance de l’Empire romain : l’histoire s’écrit alors avec un « H » majuscule. C’est le passé…
Quand à nous, quel usage faisons-nous de l’histoire ? Il y a de cela plus de vingt ans, lorsque poussé par des universitaires éclairés on prétendit réformer l’enseignement de l’histoire à l’école, supprimer les chronologies au profit d'une histoire thématique : faire l'histoire des transports, de la ville et de la campagne, de la condition des travailleurs, etc., les associations - pas seulement de parents - se sont émues. « Quoi ? Plus de Clovis baptisé par St Rémy (et plus de vase de Soisson) ? Plus de Jeanne d’Arc, emmenant le Gentil Dauphin se faire sacrer à Reims, plus de Louis XIV recevant l’ambassadeur du Grand Turc à Versailles, plus de Napoléon face au soleil d’Austerlitz ? - Intolérable !» On sait que, quoiqu’on fasse, les peuples se retrouvent autour de héros ou d’événements fondateurs : c’est en ce sens qu’on les appelle « nation ».
Alors, demandez un peu autour de vous : A quoi sert l’histoire ? On vous répondra : « A ne pas refaire les mêmes erreurs que dans le passé, c’est même pour cela qu’on a un devoir de mémoire. ». Mais on voit encore mieux que l’enseignement que nous retenons de l’histoire, c’est qu’autrefois on était meilleurs, plus grands, plus beaux, et qu’il faut absolument retrouver cette splendeur dont nous avons été déchus. Rendez-nous l’Alsace et la Lorraine ! Algérie fran-çaise ! Général, nous voilà !
Soyons tous d’irréductibles gaulois, prêts à bouter l’ennemi héréditaire hors de France. Astérix contre Mussolini : quel beau programme.
No comments:
Post a Comment