Wednesday, July 18, 2007

Citation du 19 juillet 2007

Ce que l'homme a au-dehors, la femme l'a au-dedans, tant par la providence de la nature, que de l'imbécillité d'icelle, qui n'a pu expeller et jeter dehors lesdites parties, comme à l'homme.

Ambroise Paré

Petit cours d’anatomie : les testicules sont à l’extérieur de l’abdomen, dans un petit sac appelé « bourse ». Les ovaires sont à l’intérieur de l’abdomen.

Et maintenant, quelle différence entre un savoir préscientifique (Ambroise Paré) et un savoir scientifique ?

Pour la science, ce qui est étrange ce n’est pas la position des ovaires mais bien celle des testicules. C’est que c’est fragile ces petites choses, et elles risquent bien des traumatismes à être ainsi exposées aux mauvais coups. Mais la science physiologique explique cette situation très simplement: la spermatogenèse se bloque au-delà de 37°, température couramment dépassée à l’intérieur de l’abdomen. Si vos testicules sont à l’extérieur, c’est donc pour les garder au frais.

Par contre Ambroise Paré, bien qu’anatomiste rigoureux, est encore dans le savoir préscientifique : avec lui on n’est pas seulement dans le domaine de la recherche de la vérité mais aussi dans celui du sens et de la valeur. C’est ainsi qu’il évoque à propos des organes de la génération féminins, la providence et l’imbécillité de la nature (1). Providentiellement, la nature les a conçus là où ils peuvent être utiles, c’est à dire dans le corps et protégés pas lui. Mais elle n’a pu éviter l’« imbécillité ». En effet, le « sens » des organes sexuels, c’est qu’ils sont la honte de l’humanité dont ils sont les parties honteuses. Ce que la nature a voulu pour l’homme, c’est éloigner le plus possible ces parties honteuses de son corps - c’est à dire de lui-même - en les mettant dehors. Mais elle n’a pas su - et donc pas pu - en faire autant avec la femme.

Alors là, vous êtes libres de continuer ; si la nature de l’homme risquait d’être polluée par la proximité des ses organes reproducteurs, la nature de la femme ne l’est-elle pas du fait de cette « imbécillité » de la Nature ?

Moi, si j’étais vous, je n’irai pas sur ce chemin. Mais il y en a un qui y a été sans hésiter : c’est Freud. La femme, dit-il, est incapable de refouler ni de sublimer ses instincts ; c’est d’ailleurs ce qui fait d’elle une éternelle enfant.

(1) C’est du moins ainsi que je lis le démonstratif « icelle », qui renvoie à la nature et non à la femme. Si quelqu’un veut critiquer cette interprétation, je suis intéressé par ses arguments.

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