Monday, September 14, 2009

Citation du 15 septembre 2009

Moins un homme sent son mal, plus il est malade.

Pierre Corneille

Les gens bien portants sont des malades qui s'ignorent.

Jules Romain – Knock ou le triomphe de la médecine (vidéo)

Pierre Corneille, Jules Romain, voilà des gens à qui la Sécu ne dit pas merci. Ça vous pouvez me croire.

Mais cartésien comme je suis, je me dis que tant qu’on ne m’aura pas démontré l’erreur de ces fauteurs de déficit, je ne serai pas tout à fait convaincu.

Et si effectivement la santé n’était qu’une illusion ? Si l’homme bien portant n’était qu’un malade qui ne sent pas son mal ? Et si même il n’était pas de plus dangereuse maladie que celle qui reste silencieuse ?

Alors, bien sûr, tout le monde n’a pas une cirrhose qui détruit son foie sans qu’il le sache ; tout le monde n’a pas un cancer qui le ronge silencieusement avant de se révéler ; et tout le monde n’est pas forcément hypertendu, cholestérique (sic ?), ou je ne sais quoi encore.

Observons tout de même que ça fait déjà du monde, et que même la Sécu a mis en place des programmes de dépistage pour que ces malades cessent d’ignorer leur maladie.

- Mais allons plus loin, et affirmons avec hardiesse que la vraie maladie, la plus dangereuse, c’est la santé. Oui, je dis bien la santé, entendant par là l’état de bien être dans le quel nous nous sentons le mieux du monde. Et si Knock était trop cynique pour y penser, soyez certain que Corneille le fait : c’est la passion qui est directement visée.

C’est le buveur qui déclare que l’alcool est bon pour lui parce qu’il ne se sent bien que lorsqu’il a bu ; c’est le joueur qui estime que sa vie est la seule qui mérite d’être vécue ; c’est l’amoureux….

- Gérard, Sylvie t’a plaqué et toi tu l’aimes toujours ?

- Mais oui, je suis sûr qu’elle va revenir. Il le faut. Sans elle je meure – avec elle je revis…

Ça ne vous suffit pas ? Alors, remettez-vous un instant dans l’optique de Corneille : la pire de toutes les maladies c’est l’oubli de la mort.

Et que, pour l’éviter, c’est la vie éternelle obtenue grâce au Salut qu’il vous faut. Et bien sûr, si vous oubliez que vous mourrez un jour, vous oublierez aussi de faire votre salut.

- C’est grave Docteur ?

- Oui. Très grave mon fils.

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