On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis.
Michel Audiard – Le Président
Quel est le juste prix de la betterave ? (1)
A qui faut-il le demander ?
- Aux agriculteurs ?
- Aux fonctionnaires de Bruxelles ?
- Au marché ?
- Aux consommateurs ?
D’ailleurs, ma question a-t-elle seulement un sens ? Peut-on parler d’un juste prix de la betterave ? Voire même de son prix ?
Rappelez-vous Rousseau : les fruits sont à tous et la terre n’est à personne. La betterave est à ceux qui en ont besoin, et les diabétiques n’ont rien à en faire. Comme l’oiseau qui picore les graines qu’on vient de semer, la faim justifie de prendre de quoi se nourrir.
Mais revenons à notre question du juste prix : au fond, ce que notre citation souligne, c’est que dans la fixation des prix agricoles, le point de vue du producteur est précisément celui qui n’est pas pris en compte. Entre les spéculateurs qui jonglent avec les cargaisons de blés entassées dans des cargos remplis à ras bord, et la commission européenne qui fixe du fond des bureaux bruxellois le prix du lait, le juste prix est alternativement celui où s’équilibrent l’offre et la demande, ou bien celui que décident des techniciens auto-proclamés compétents.
Si on en revenait à Marx ? La valeur d’échange dit-il, c’est le prix de vente qui compense ce que le travailleur a perdu en produisant sa marchandise. Autrement dit, le juste prix de la betterave constitue le salaire qui permet au cultivateur de vivre de son travail.
Notez que les producteurs de lait ne disent rien d’autre...
(1) Ou du lait ; ou du blé ; ou des fruit ; ou des artichauts : ou…
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