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Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme / Sourirait un enfant malade, il fait un somme : / Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ; / Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine, / Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud – Le dormeur du val.
Un conseil : avant de lire ce Post – et bien sûr, même si vous ne le lisiez pas, allez lire le poème de Rimbaud. Poème déchirant et terrible, où l’horreur de la mort jaillit du contraste qu’elle entretien ici avec la jeunesse du soldat et celle de la nature au printemps.
Si tout de même ceci :
Toutes les illustrations que j’ai pu trouver de ce poème si « visuel » ressemblent à celle-ci :
Qu’est-ce qui ne va pas ? L’herbe, grasse et exubérante, les glaïeuls qu’on devine à ses pieds. Parfait. Manque-t-il le cresson sous sa tête ? Bof…
Non, rien ne manque, ce qu’il y a par contre c’est quelque chose de trop : les deux trous dans la chemise et la tache de sang : bien trop apparents pour que le mystère puisse exister.
Car sans l’impression que ce beau jeune homme plein de force dort paisiblement, l’horreur ne prend pas. Il faut qu’on le croit en vie pour que les strophes finales qui lui retirent progressivement la vie puissent avoir prise sur nous.
Cette image pourrait tout juste servir à illustrer un constat de police, dressé sur la scène du crime.
On n’a pas le droit de faire ça à Rimbaud !
2 comments:
Bonjour, je souhaiterais connaitre le nom de l'artiste et le titre du tableau qui illustre le poème du Dormeur du Val, merci.
Je n'ai malheureusement pas conservé les références de cette image trouvée sur le Net. Je ne l'avais pas spécialement conservée parce que je considérais qu'elle n'illustrait que la médiocre compréhension du poème de Rimbaud.
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