La plus grande pulsion n'est pas la libido mais le besoin de sécurité.
Jean Delumeau
Curieuse formule que celle-ci, et qui suscite bien des questions.
La libido nous fait-elle prendre des risques ? Comme le cerf qui affronte le rival avant l’accouplement, arrive-t-il que des hommes prennent le risque de mourir pour copuler avec la femme convoitée ? Et si cela n’arrive pas, est-ce parce que la peur et l’instinct de conservation sont plus forts que le désir sexuel ? Et d’ailleurs – pour finir – peut-on expliquer ce comportement en terme de pulsion ?
On sait que Freud considérait que les pulsions les plus fondamentales ne sont pas la libido et l’auto-conservation, mais la pulsion de vie opposée à la pulsion de mort.
On serait alors tenté de dire que la libido est la pulsion de vie appliquée à l’espèce et le besoin de sécurité est la pulsion de vie appliquée à l’individu. Dans ce cas, l’opposition entre la libido et la sécurité ne serait que la trace de l’opposition entre les intérêts de l’espèce et ceux de l’individu.
Et donc l’intérêt de cette citation est de montrer que nous sommes parcourus par des tendances qui sont au service soit de l’espèce (reproduction) soit au service de l’individu (conservation de la vie).
Observons alors que chaque fois que l’intérêt de l’espèce est en jeu – comme dans la reproduction – la nature a doté l’individu d’un moyen de récompense qui le dédommage en quelle que sorte de s’intéresser non plus à lui-même – comme le besoin de sécurité le commanderait – mais aux générations futures.
C’est ainsi que s’explique la jouissance sexuelle : récompenser l’individu de mettre son corps au service de la procréation et donc de la survie de l’espèce.
Le clitoris ne sert qu’à ça.
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